Mouvement contre « l’accaparement des terres » à la Bourse du travail : Le gouvernement opte pour la manière forte face à cette entreprise déstabilisatrice pour le pays
Depuis quelques jours, des milliers d’hommes et de femmes venus de certaines associations sont regroupés à la Bourse du travail pour manifester contre ce qu’ils appellent » l’accaparement des terres au profit des riches ». Outre le sit-in à la bourse, ces organisations entendaient faire une marche hier sur la primature.
Elles ont adressé des menaces à peine voilées au gouvernement. Le Premier ministre a reçu, le mardi 2 avril, une délégation de ces manifestants pour écouter leurs doléances. Selon nos sources, le gouvernement a fait savoir qu’on ne peut donner immédiatement une suite favorable à leurs requêtes car certains faits évoqués sont passés il y a plus de dix ans. Tant le gouvernement compte étudier leurs doléances cas par cas, mais il a décidé de les déloger de force de la Bourse car, on voit derrière cette manifestation, une volonté de déstabiliser le pays.
Le gouvernement Oumar Tatam Ly tient à maintenir le climat social paisible. C’est pourquoi, il a donné une large place au dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Très attentif aux préoccupations des différentes organisations qui ont pris place à la Bourse du travail pour protester contre, disent-il, l’accaparement des terres, la primature a ouvert ses portes à leurs représentants qui ont été reçus le mardi 1er avril.
Au cours de cette rencontre, le gouvernement n’aurait pas été tendre avec eux, puisqu’il leur a été clairement signifié que leurs requêtes ne peuvent pas passer comme lettre à la poste. Il faudra prendre le temps de voir qu’est-ce qu’ils entendent par accaparement des terres.
Les dossiers seront étudiés cas par cas. Sur les antennes de nos confrères de RFI, le ministre des domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Tiéman Hubert Coulibaly a affirmé au sortir de la réunion qu’« il ne sera pas facile d’examiner en quelques jours des situations qui se sont passées il y a 10 ans ou plus et qu’il va falloir se donner le temps de voir clair dans les décisions judiciaires qui n’ont pas été respectées ou appliquées ». N’ayant pas eu gain de cause, les manifestants sont retournés à la Bourse du travail où ils voulaient inciter leurs militants à une marche hier mercredi.
La police anti émeute informée de leur vrai mobile qui n’est autre que d’ébranler le pouvoir et déstabiliser le pays, ne les a pas laissés faire. Les manifestants ont été purement chassés du siège de la centrale syndicale dans la nuit du mardi à hier mercredi. Un important dispositif des forces de l’ordre a été déployé.
Selon, certaines sources, la réclamation des droits liés à la terre n’est qu’un prétexte mis en avant par ces manifestants à la solde de lobbies alter mondialistes dont le premier bailleur serait Fian international, une organisation créée en 1986 avec son secrétariat basé à Heidelberg en Allemagne et à Genève en Suisse. Elle se donne la vocation d’une » organisation de droits humains qui fait campagne pour la réalisation du droit à l’alimentation « . L’Union des associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDD), la CAD-Mali, l’AOPP et la LIJDH qui sont les initiatrices de ces manifestations sont adossées à Fian international.
Aussi, le bouillant Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti Sadi, est soupçonné d’être un parrain du mouvement, si l’on sait qu’il a toujours été au centre des manifestations contre les attributions de parcelles aux bailleurs de fonds dans la zone Office du Niger.
Ces manifestations contre des prétendues accusations d’accaparements de terre dans la zone Office du Niger ne visent qu’à empêcher la mise en œuvre de la politique agricole du pays visant à faire du Mali une puissance agricole.
Le gouvernement ne doit pas céder au chantage
En effet, la zone Office du Niger et celle de Sélingué ont été aménagées essentiellement pour l’agriculture mécanisée et pour une production agricole intensive. Malgré leurs superficies qui se chiffrent à des millions d’hectares, notre pays n’a jamais été autosuffisant en céréales. De l’indépendance à nos jours, le Mali a toujours importé du riz, du mil, du sucre et même des légumes et agrumes alors que le seul Office du Niger judicieusement aménagé et exploité peut nourrir l’Afrique.
Il a été conçu en 1932 par le colonisateur français pour servir de grenier pour la sous-région. Mais le Mali est encore loin du compte. Le PDG de l’Office du Niger, Ilias Goro, a dit récemment au cours d’une rencontre que « le Mali est à 110 000 hectares de terres aménagées depuis l’indépendance avec des possibilités de 2 millions d’hectares« .
Le temps est donc révolu pour l’agriculture familiale avec des moyens rudimentaires comme la daba, la charrette. Il faut aller vers une agriculture mécanisée. C’est ce système vers lequel sont en train de s’acheminer nos autorités, qui est sabordé par les mêmes associations et organisations que d’aucuns n’hésitent pas à traiter « d’ennemies du développement du Mali« . A cause d’elles, les projets Malibya, Sosumar et Raja sont tombés à l’eau.
Les plus courageux comme N-Sukala et le Groupe Kéita qui sont allés au bout de leurs actions sont aujourd’hui en train de faire des merveilles dans la zone.
Au vu de ces succès, le gouvernement, dans sa volonté de faire de l’agriculture le moteur du développement, a décidé d’aménager des agropoles dans la zone Office du Niger. Il s’agit de réaliser ou de soutenir la réalisation de grands projets agricoles soit en encourageant l’initiative privée soit en faisant appel aux bailleurs de fonds ou aux investisseurs étrangers.
En tout cas, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, le gouvernement ne doit en aucun cas céder sous la pression de ces associations.
Youssouf CAMARA