Le chef d'Ansar Dine, l'un des groupes
islamistes armés contrôlant le nord du Mali, a déclaré mardi qu'il "soutient"
et "accepte" la médiation du président burkinabè Blaise Compaoré dans la crise
malienne, après avoir reçu un émissaire de Ouagadougou.
"On est contents. On soutient, on accepte la médiation du président
Compaoré. C'est ce qu'on a confirmé tout de suite au ministre", a lancé Iyad
Ag Ghaly, un touareg, devant des journalistes à Kidal, grande ville du
nord-est du Mali, après un entretien avec le chef de la diplomatie burkinabè
Djibrill Bassolé.
"Inch' Allah (si Dieu le veut) on va faire ce chemin ensemble. Allah va
aider chacun à trouver ce qu'il veut", a-t-il seulement ajouté.
A Kidal, fief d'Ansar Dine (Défenseurs de la religion, en arabe), M.
Bassolé s'est entretenu, en tête-à-tête puis en réunion élargie, avec Iyad Ag
Ghaly.
L'émissaire de M. Compaoré est reparti ensuite pour Gao, autre ville du
Nord malien qui est tenue par les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le
jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), où il avait rencontré dans la matinée des
responsables communautaires.
Il doit rentrer mardi soir à Ouagadougou après cette première visite d'une
journée dans la région depuis sa chute aux mains d'Ansar Dine et du Mujao,
alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont commencé à y appliquer
la charia (loi islamique).
Le président burkinabè a été chargé par la Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de conduire la médiation pour trouver une issue
à la crise qui a éclaté fin mars au Mali.