Un homme contaminé par le virus de la rage au Mali est décédé jeudi dans un hôpital d’Ile-de-France, a annoncé le ministère des Affaires sociales.
"Un homme hospitalisé en réanimation dans un établissement francilien (non précisé) est décédé ce jour de la rage", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que sa contamination avait eu lieu lors d’un séjour prolongé au Mali.
Le diagnostic a été confirmé mercredi par Centre national de référence (CNR) de la rage de l’Institut Pasteur.
Dès cette confirmation, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a demandé aux autorités sanitaires de "prendre en charge les personnes potentiellement exposées". Elle a également présenté ses condoléances à la famille et aux proches de la personne décédée.
Bien qu’aucun cas de transmission directe entre personnes n?ait été constaté, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France et l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont identifié et informé toutes les personnes ayant été en contact étroit avec le malade, précise le ministère.
Le personnel soignant et la famille proche ont pour leur part été dirigés vers un centre antirabique "pour évaluer la pertinence d’une vaccination".
La rage humaine est rarissime en France. Elle se transmet accidentellement par morsure d’un animal infecté et exceptionnellement d’homme à homme.
Mais dans le monde, la rage est à l’origine de quelque 55. 000 décès annuels, le plus souvent à la suite d’une infection transmise par un chien enragé, selon l’Institut Pasteur. Chaque année, environ 17 millions de personnes reçoivent un traitement anti-rabique.
Aucun cas de contamination chez l’homme par ce Lyssavirus n’a été enregistré sur le territoire français métropolitain depuis 1924.
En 2008, un cas humain, probablement dû à une morsure de chauve-souris, a été rapporté en Guyane. En outre, une vingtaine de cas chez des personnes contaminées à l’étranger ont été enregistrés entre 1970 et 2005, selon l’InVS.
Chaque année, plusieurs centaines de personnes reçoivent un traitement anti-rabique en France (près de 4. 100 personnes en 2001) essentiellement à titre de précaution en cas notamment de morsure par un animal suspect, selon l’Institut Pasteur.
Le vaccin antirabique reste efficace même après contamination à condition qu’il soit effectué avant l?apparition des symptômes.
En revanche, en l’absence de traitement et après l’apparition des premiers symptômes, l’issue de cette maladie est toujours fatale.
Le virus rabique modifie le fonctionnement du système nerveux : il ne provoque pas de lésions physiquement visibles dans le cerveau mais perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent des fonctionnements rythmiques comme l?activité cardiaque ou la respiration.
Après quelques jours à quelques mois d?incubation, une encéphalite se déclare avec comme symptômes la dysphagie (difficulté à avaler), des troubles neuropsychiatriques variés, notamment l’anxiété et l’agitation assortis parfois d’hydrophobie, à savoir la peur de l’eau.
L’évolution se fait alors vers le coma et la mort (souvent par arrêt respiratoire) survient en quelques jours ou quelques semaines.
Chez les animaux, il n’y a plus eu de cas de contamination sur le territoire français depuis le début des années 2000. Il reste quelques cas de rage parmi des animaux importés. ... suite de l'article sur Jeune Afrique