Selon un rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, le rétablissement de l’autorité de l’Etat n’est toujours pas définitif dans les régions du Nord du fait de l’absence de gendarmes et officiers de police par endroits.
Le rapport de l’Onu sur la situation au Mali couvre la période du 22 décembre 2013 au 24 mars 2014. Il fait la lumière aussi bien sur la situation sécuritaire que celle humanitaire et des aspects relatifs au dialogue et à la réconciliation. Sur le rétablissement de l’autorité de l’Etat, il ressort que si les gouverneurs de Kidal, Tombouctou, Mopti et Gao ainsi que les 135 préfets sont retournés dans les quatre régions cités, il n’en demeure pas moins que peu de préfets, de sous-préfets, de gendarmes ou d’officiers de police ont pris leurs fonctions en dehors des principales villes en raison des conditions en matière de sécurité et de l’insuffisance d’infrastructures et de ressources. Ce qui fait que les zones rurales sont confrontées à des vides importants en termes d’autorité de l’Etat. A Kidal par exemple, note le rapport, le risque d’attentat terroriste contre des institutions gouvernementales est resté élevé. Et les gendarmes et officiers de police sont restés confinés dans leurs camps alors que 17 préfets et sous-préfets affectés dans la région étaient toujours basés dans la ville de Kidal.
Le même rapport note que la présence de personnel judiciaire et pénitentiaire dans le Nord est restée limitée. Toutefois, poursuit la note, des progrès modestes ont été enregistrés avec la réouverture des deux tribunaux de grande instance de Gao et de Tombouctou en février dernier. Suivis le même mois des deux principaux établissements pénitentiaires de ces régions. Ce qui, de l’avis du rapport de l’ONU, ne doit pas faire occulter les problèmes étant entendu que 11 tribunaux et 11 prisons à Mopti, Gao, Tombouctou n’ont toujours pas rouvert. Seuls 60 des 104 membres du personnel judiciaire (magistrats, procureurs et greffiers) sont revenus dans les quatre régions du Nord. Et 51 des 204 postes du système pénitentiaire ont été pourvus. A Kidal, soutient le rapport, le redéploiement des autorités judiciaires et pénitentiaires est toujours entravé par l’insécurité.
En l’absence d’établissements correctionnels crédibles et fonctionnels, les différends continuent d’être réglés au moyen des mécanismes traditionnels. C’est pour pallier le déficit que le ministère de la Justice, la Minusma, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Union européenne ont créé un groupe de travail technique qui se réunit une fois par semaine pour rétablir les institutions judiciaires dans le Nord.