Après la guerre de libération des différentes localités, les Maliens se posent beaucoup de questions sur la situation à Kidal. Ce qui a poussé le pouvoir central de Bamako à changer de fusil d’épaule. Selon certains militaires et civils en service dans les trois grandes villes, les choses se normalisent, même s’ils ajoutent que le retour total à la paix demande beaucoup de patience.
Selon certains habitants de la ville de Gao, les récentes patrouilles de l’armée ont permis de détruire plusieurs nids terroristes et jihadistes. Elles auraient même limité les déplacements des éléments du Mnla à Ménaka. «Nous voyons que nos ennemis quittent certains endroits, parce que ça fait longtemps qu’ils n’ont pas de quoi manger encore moins du carburant pour leurs motos. C’est pourquoi ils ont préféré quitter leurs bases.
Il y a le fait que les militaires maliens sont parvenus à arrêter plusieurs leaders cachés surtout à Gao et Tombouctou ; ce qui a coupé les liens entre nos ennemis et leurs hommes qui mènent les actions Kamikaze. Autant de choses qu’il faut mettre à profit pour aller de loin», croit savoir un de nos interlocuteurs.
Même son de cloche dans la région de Tombouctou, où se tient une rencontre autour de la paix, la sécurité et la réconciliation, à la suite du retour au bercail de plusieurs déplacés et réfugiés notamment de la communauté arabe. Selon Sididjé, l’un des petits frères de l’imam de la grande mosquée de Tombouctou, «ils peuvent venir d’ailleurs pour essayer d’entrer. Mais aujourd’hui, la ville pour ne pas vous dire la région de Tombouctou commence à retrouver la stabilité. Nos militaires et leurs alliés sont à saluer, sinon chaque semaine, il y avait des attaques et des massacres de forains vers Niafunké. Aujourd’hui, c’est calme. Les foires et marchés se tiennent à leur rythme».
Les populations de Tombouctou et Gao se disent confiantes tout comme à Kidal où les populations, selon nos sources, commencent à en avoir marre du Mnla. S’il est difficile de parler de nettoyage total à Kidal, car, selon nos sources, il y a au moins un fusil dans chaque famille. Cependant, la liberté de mouvement y est une réalité. «Les mêmes populations qui nous rejetaient nous aident aujourd’hui. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de faire retourner l’administration. Les gens ont besoin de tout ici : carte d’identité, banque, les services de l’état», nous a déclaré un porteur d’uniforme. Ils nous ont par ailleurs rapporté la sensibilisation faite par la chanteuse Haïra Arby, à travers des messages délivrés dans ses chansons.
Du côté des autorités de Kidal, on estime que les actions en cours sont soutenues par le gouvernement et le président de la République, car IBK sait qu’il faut du temps et de la patience pour régler cette situation. «Le retour de la paix et de la stabilité est amorcé partout dans le nord. Nous travaillons et bientôt les résultats seront là. Donnons-nous la main partout au Mali parce que ce n’est pas facile», nous a confié un responsable militaire. Presqu’au même moment, la diaspora malienne se concerte en Europe. En effet, le mercredi 2 avril 2014, des Maliens d'Ile de France se sont réunis afin de mettre en échec le lobbying du Mnla en France et en Europe. Dans la même veine, une autre réunion est prévue à Paris pour ce samedi 5 avril.
