Soumeylou Boubèye Maïga lors de sa visite au Camp Soundjata de Kati : «Ce qui nous est arrivé, est dû à un déficit technique dans les équipements et à une défaillance morale»
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, en compagnie de certains membres de son cabinet ainsi que du chef d’état-major général des Armées, le général Mahamane Touré, a effectué une visite éclair lundi 31 mars au Camp Soundjata de Kati pour s’enquérir de l’état d’avancement des formations en Ba 1 et Ba 2, Cat 1 et Cat 2.
Au cours de cette visite, le ministre de la Défense et sa délégation se sont rendus d’abord au 36ème régiment d’artillerie mixte de Kati où sont logées les armes dissuasives de l’armée malienne. Ensuite, la délégation ministérielle est allée voir les militaires en formation dans le cadre du Brevet d’armée 1 (Ba 1) et Brevet d’Armée 2 (Ba 2) pour devenir officiers ; du Certificat d’aptitude technique connu sous le vocable Cat 1 et Cat 2 réservés respectivement aux sergents et caporaux. Cette formation en Brevet d’armée dure 3 mois pour les officiers, tandis que pour le Certificat d’aptitude technique, c’est 6 mois pour les sergents et caporaux.
À retenir qu’un canon a été présenté au ministre dans tous ses détails par l’un des stagiaires du nom de Mamadou Traoré. Il s’agit de l’obuviseur D30 A 22 m /m, un canon qui peut tirer sur tous les objectifs terrestres. Le ministre de la Défense et sa délégation ont ensuite visité plusieurs lieux de formation. Et partout où ils sont passés, les responsables leur ont expliqué l’importance desdites formations.
À la Direction du matériel, la délégation ministérielle a visité les matériels militaires achetés récemment grâce aux contributions de la population malienne dans le cadre l’opération «efforts de guerre» lancée par les autorités de la transition. Ce sont au total une cinquantaine de camions citernes, camionnettes et des véhicules qui servent à transporter de la nourriture pour les militaires. À la clinique militaire de Kati, le ministre Soumeylou Boubèye Maïga a rendu visite aux blessés de guerre. Il a également visité le Centre d’instruction des transmissions, le Centre d’instruction multifonctionnel, la Direction centrale des services de santé des armées…
À la fin de cette visite, le ministre Maïga dira que le but était de s’enquérir de l’état d’avancement et du déroulement des formations classiques des militaires. «Actuellement, nous avons 4000 éléments en formation pour les Certificats d’aptitudes techniques et pour les Brevets d’armée. Il y a une seconde vague de 2300 militaires qui va prendre le relais au niveau du Certificat inter-armes en juin prochain. C’est donc dire que la formation a aujourd’hui pris toute son ampleur, parce que depuis 2008-2009, elle était suspendue. Or, ces formations sont indispensables pour la qualification professionnelle des éléments, l’amélioration de leurs compétences dans le cadre de leurs carrières. Je pense qu’à partir de maintenant, nous allons rompre avec les cycles normaux de formations continues au sein de nos unités. Cela montre aussi la volonté et les efforts du gouvernement, car c’est un effort financier qui n’a pas été prévu», explique le ministre Maïga.
Selon lui, c’est une première au Mali, car les éléments en formation sont pris en charge par l’Etat. Cette visite, poursuit-il, a pour objectif de donner une force morale à nos troupes. Car, dit-il, ce qui nous est arrivé, est dû à un déficit technique dans les équipements et à une défaillance morale. «Je pense qu’autant nous veillerons sur nos capacités opérationnelles, autant nous veillerons à constituer les forces morales», a insisté le ministre. Il s’est dit très satisfait de cette visite, car il y a eu une mobilisation générale. Ce, avant d’exhorter les stagiaires à être lucides et à profiter de ces formations.
Auparavant, le ministre Maïga avait présidé la cérémonie de décoration de certains officiers des Forces armées maliennes et de l’Eutm. Ainsi, au titre des décorations, deux officiers maliens ont été honorés par le chef de la Mission de formation de l’Eutm, le général B. Guibert, de la médaille européenne de la politique de défense et de sécurité commune. Il s’agit du général de Brigade Yacouba Sidibé, secrétaire général du ministère de la Défense, le colonel-major Ibrahim Fané. Neuf officiers maliens ont été décorés chevaliers de l’ordre national du Mali. Deux officiers de l’Eutm ont été décorés officiers de l’ordre national du Mali, tandis que neuf autres officiers de l’Eutm ont reçu la médaille de l’Étoile d’argent du Mérite national avec effigie Lion debout.
Pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants, ces décorations sont le témoignage de la reconnaissance et de la solidarité que les pays européens ont manifesté pour le Mali durant la période de crise. Mais surtout de la reconnaissance de la qualité du travail accompli pour faire sortir le Mali de la crise qu’il a traversée. À l’en croire, à ce jour, «nous avons quatre bataillons qui ont été formés par l’Eutm. Cette mission nous a amenés à renouer avec un certain nombre de fondamentaux. Nous avons pu restaurer la capacité opérationnelle de nos troupes et reconstituer la force morale et psychologique de nos militaires», a indiqué le ministre.
Prenant la parole, le chef de la Mission de formation de l’Eutm, le général B. Guibert, a exprimé son sentiment de fierté pour les décorations reçues par certains éléments de l’Eutm et pour le travail accompli par la mission de l’Eutm. Le général B. Guibert a rassuré que les formations vont s’inscrire dans la durée. Et qu’au cours de son 2ème mandat, l’Eutm formera 4 bataillons supplémentaires, tout en continuant avec le recyclage des 4 premiers bataillons. Le responsable de l’Eutm a aussi rassuré que les travaux se poursuivront dans le domaine de la réforme des Forces armées maliennes (Fama). Avant de témoigner du comportement disciplinaire et de l’engagement des troupes maliennes au cours des formations.
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