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Immigration et insécurité au Sahel : Quand Sarkozy et Hollande évoquent le sort du Mali
Publié le vendredi 4 mai 2012   |  L'Indicateur Renouveau


Présidentielle
© Reuters par Jean-Paul Pélissier
Présidentielle française: Hollande-Sarkozy, mêmes objectifs économiques, méthodes opposées
François Hollande reste solidement en tête des intentions de vote face à Nicolas Sarkozy pour le second tour de l`élection présidentielle (54% des voix contre 46%) mais accuse une légère baisse (-0,5 point), selon un baromètre Ifop-Fiducial pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat. /Photo prise le 1er mai 2012


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Immigration, sécurité dans la bande sahélo-saharienne, le face-à-face entre Hollande et Sarkozy pour le 2e tour de l’élection présidentielle en France a abordé deux questions fondamentales qui touchent le Mali. Morceaux choisis.

Le débat tant attendu par les Français a tenu toutes ses promesses mercredi soir. Au cours de ce face à face entre le candidat du Parti socialiste, François Hollande, et celui de l’UMP, Nicolas Sarkozy, plusieurs sujets ont été abordés, notamment l’immigration, mais aussi et surtout la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, qui concerne particulièrement notre pays.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) détient depuis plusieurs mois treize Européens dans le Sahel, dont six Français : deux géologues enlevés le 24 novembre 2011 dans leur hôtel à Hombori dans le Nord de notre pays, entre Mopti et Gao et quatre autres, collaborateurs du groupe nucléaire public "Areva" et de son sous-traitant "Satom", capturés au Niger le 16 septembre 2010.

Interrogé, le candidat socialiste, Français Hollande, a indiqué qu’"il faut aider le Mali et ses voisins du Niger et de la Mauritanie". Que faut-il faire pour libérer ces otages ? Le candidat socialiste dit n’avoir pas tous les éléments à sa possession. Cependant, a-t-il préconisé, la nécessité d’obtenir leur libération et de renforcer la coopération militaire avec ces pays pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé.

Nicolas Sarkozy, qui est sur la même longueur d’onde que son adversaire sur le sujet, exige d’abord que le Mali organise les élections. "Le Mali est minée en ce moment. Il n’a pas, avec ses voisins, la stature d’un Etat pour faire face à la menace terroriste", a expliqué le président sortant Sarkozy, qui a prôné également la coopération militaire entre les différents Etats de la bande en partenariat avec la France.

Le candidat de l’UMP, qui a déconseillé aux ressortissants français de se rendre dans cette zone, est revenu sur "la détermination" de son gouvernement à faire libérer les otages français.



Le Mali et la question de l’immigration

L’autre sujet concernant notre pays abordé au cours de ce débat, a été l’immigration. Même si le nom du Mali n’est pas apparu clairement dans les débats, on comprend qu’il s’agit d’une question qui oppose à ce jour notre pays à la France. Au moment où Hollande propose "la maîtrise de l’immigration", Sarkozy lui prône le durcissement des conditions d’entrée sur le sol français.

Sans doute, son discours rappelle aux Maliens le débat houleux sur les fameux "Accords de réadmission" (ou "l’immigration concertée"). Initié par le gouvernement Sarkozy en l’endroit des pays africains, cet accord stipule que "chaque partie accepte de recevoir sur son territoire à la demande de l’autre partie et dans le respect de la dignité des droits fondamentaux des personnes, toute personne en situation irrégulière sur le territoire de l’autre partie".

A ce jour, le Mali est le seul pays africain à ne pas signer cet accord, malgré les différentes pressions exercées par Sarkozy à travers ses ministres de l’immigration. On estime à plus de 120 000 Maliens vivant en France, dont 60 000 en situation irrégulière.

Selon le rapport Charles Milhaud sur "l’intégration économique des migrants et la valorisation de leur épargne", publié par la documentation française, les immigrés maliens vivant en France apporteraient par an à leur pays plus de 180 millions d’euros, soit 4,4 % du produit national brut (PNB).

Au plan général, les Maliens vivant à l’extérieur apportent au pays 221 millions de dollars par an, soit le double de l’aide publique au développement, estimée à 104 millions. On comprend aisément le refus des autorités à s’amuser avec la question de l’immigration.

Issa Fakaba Sissoko

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