Dès l’annonce des trois cas suspects de fièvre hémorragique virale décelés au Mali, les Bamakois sont inquiets. Certains restent optimistes quant à la maîtrise parfaite de la maladie.
Fatoumata Tembely, ménagère, «C’est une mauvaise nouvelle pour nous les mamans, car nous ne pouvons pas contrôler les enfants dans leur mouvement. Or cette maladie d’après les médias, se contamine très rapidement. Seul Dieu peut nous épargner de ce mal».
Pour Zoumana Dao, gestionnaire, il faut être prudent et vigilant pour éviter toute contamination « Moi, j’ai décidé de ne plus serrer les mains des personnes quelque soit l’affinité qui nous lie » Quand à Mariam Koné, elle attend les résultats des analyses: « Pour le moment je n'ai pas peur, j'attends les résultats des prélèvements biologiques effectués sur les trois cas suspects annoncés par le gouvernement » a-t-elle affirmé.
Drissa Togola, infographe, s’est dit ne pas être surpris des cas suspects décelés au Mali à cause de la porosité des frontières «Dès la confirmation des cas en Guinée, je savais que le Mali ne sera pas épargné car nous bougeons beaucoup et puis nous sommes négligents. L’essentiel maintenant est de pratiquer les techniques de prévention» dit—t-il.
Tèné Diallo pointe du doigt l’irresponsabilité de l’Etat qui a refusé de fermer sa frontière avec la Guinée. « Tout Etat a le devoir de protéger sa population. Avant que la maladie ne soit totalement maitrisée, le Mali devrait aussi fermer sa frontière avec la Guinée comme le Sénégal l'a fait » martèle –t-il.
Kalifa Coulibaly est un photographe. Selon Kalifa, nous avons des pratiques qui peuvent être facteurs de contagion. « Nous mangeons et prenons du thé ensemble, nous buvons avec le même bol, etc. Celui qui se retire de ces pratiques sera l’objet d’une exclusion sociale » déclare-t-il.
Au niveau des centres de santé, les agents se santé se disent être les plus exposés dans la mesure où ils sont en contact avec tous les malades. Kadiatou Berthé, sage femme en commune II: « Nous n’avons pas assez de matériels de protection pour être à l'abri de cette maladie, alors que nous sommes les premiers à recevoir les cas suspects. Raison pour laquelle nous sommes plus exposés que tout le monde » s’alarme–t-elle.