La Maison de la presse de Bamako a servi de cadre le samedi 5 avril 2014 à la cérémonie de lancement officiel des activités du Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc). L’un des objectifs du groupe est d’appuyer la presse centrafricaine victimes des crises, par la formation et des moyens matériels.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de cabinet du ministre de la communication et des nouvelles technologies de l’information, Oualy Sékou Traoré en présence du président du Grcprc, Boukary Daou, Directeur de publication du journal Le Républicain, des leaders religieux comme Mahmoud Dicko, du représentant de la Cedeao au Mali, Cheaka Aboudou Touré, du représentant de l’ambassade des USA au Mali, du représentant de la communauté centrafricaine au Mali, Aristide Beckhodro Koyamba et de nombreuses autres personnalités.
Pour exprimer leur solidarité envers les confrères centrafricains, un projet-Initiative Mali-Centrafrique vient d’être mis sur pied. Il s’agit de la création du Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc) dont le lancement officiel des activités a eu lieu le week-end dernier à Bamako. L’objectif de ce groupe est d’abord de favoriser l’apaisement, contribuer à la réduction du conflit, en jouant sur le segment religieux qui l’a rendu davantage complexe. Ensuite de partager avec les centrafricains, l’expérience malienne du dialogue inter religieux et de la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans. Enfin, d’appuyer la presse centrafricaine victimes des crises, par la formation et des moyens matériels. Au cours de cette cérémonie qui a enregistré les personnalités de marque, un bureau d’une dizaine de membre avec à sa tête Boukary Daou, directeur de publication du quotidien d’information générale Le Républicain, a été présenté au public.
« Nous demandons aux organisations de défense de la liberté de la presse, plus de vigilance sur la situation des médias au Mali et en Centrafrique », a dit Bruno D Segbedji, secrétaire général du Grcprc, journaliste à l’Indépendant. Quant au président du Groupe, Boukary Daou, le Grcprc est composé de journalistes de la presse nationale et internationale, de la presse écrite et orale, de l’audiovisuelle et de la presse en ligne. « Le monde est comme un village planétaire. Chez nous en Afrique, la Centrafrique est plongée elle aussi dans une crise multidimensionnelle, où nos confrères sont victimes des conflits qui ont pris une connotation religieuse, transformant musulmans et chrétiens en ennemis jurés » a dit le président. Avant de souligner que la presse malienne peut aider ses confrères centrafricains en leur procurant des ordinateurs, dictaphones et appareils photos.
« Il existe chez nous au Mali, un produit précieux. C’est un Islam tolérant, c’est une coexistence pacifique entre frères Chrétiens et Musulmans. Impliquons-nous dans la réalisation des outils d’éducation, de communication, prenons les témoignages de nos leaders religieux puisés dans le Coran et la Bible pour réaliser des vidéos, des éléments radio, destinés à la sensibilisation de nos frères en conflit fratricide », a-t-il dit.
Le Pr Mohamed Traoré, conseiller technique à la primature, qui était là à titre individuel, a fait savoir que les facteurs endogènes et exogènes de ces crises ne doivent pas être négligés. Avant d’indiquer que la presse a un rôle important à jouer dans la résolution de ces crises. « Aucune nation ne peux se bâtir sans la concertation de ses différents segments. Le respect des textes, la justice sociale, la réduction de la pauvreté sont des éléments indéniables. Cette initiative du groupe est bien car il ne faut jamais négliger ce qui se passe chez le voisin », a dit Pr Traoré. Chéaka A Touré de la Cedeao s’est dit sensible à la crise centrafricaine avant d’inviter la presse à ne pas répercuter le commentaire des étrangers sur la crise interne.
Selon le président du Haut conseil Islamique, Imam Mahmoud Dicko, n’eut été l’union sacrée des confessions religieuses, la crise malienne allait prendre une nouvelle tournure. « Les politiques cherchent un bouc émissaire dès qu’ils échouent. Tout le problème africain est dû à la mauvaise gouvernance. La crise centrafricaine n’est pas une crise religieuse. Il y’a des mains invisibles derrière tout ça. Je suis vexé quand je vois l’archevêque et l’Imam de Bangui entrain de sillonner New-York, France mais pas l’Afrique. Qu’ils viennent nous demander. Nous avons suffisamment d’expériences», a dit Imam Dicko.
Le chef de cabinet du ministre de la communication, Oualy Sékou Traoré a fait savoir que la presse a un rôle fondamental à jouer avant de souhaiter que le groupe de réflexion soit un groupe d’action.
Après son allocution, il a officiellement lancé les activités du Grcprc. Il est à signaler que tous les autres intervenants à savoir, les représentants de Cherif Ousmane Madani Haïdara, Kassoum Traoré, de l’Archevêque, Edmond Dembélé, de la communauté centrafricaine au Mali, Aristide Beckhodro Koyamba, le doyen Hameye Cissé ont tous précisé que la crise centrafricaine n’est pas un conflit inter religieux mais plutôt l’instrumentalisation des uns et des autres.
Aguibou Sogodogo