Le président Ibrahim Boubacar Kéita aura-t-il la tâche facile face à une France déchainée qui lui en veut autant? Difficile de répondre par l’affirmative. Tant des signes révélateurs d’un vaste complot contre son régime se révèlent de plus en plus. Et les révélations du journal « Le Monde » ne serait que la face visible de cette opération de déstabilisation qui se met progressivement en place.
Tout sauf Kidal tant que le pouvoir de Bamako ne négocie pas avec le Mnla. Cette nouvelle situation risque fort de mettre à mal le nouveau pouvoir du Mali. Et pour cause !
L’élection d’IBK est due au fait qu’il serait capable de résoudre la crise malienne en libérant le nord, pour ne pas dire tout le pays, sans condition ni préalable.
L’équation devient extrêmement compliquée lorsqu’il s’agit d’opérer un choix entre la volonté du peuple qui veut Kidal libre et les ordres de la France qui impose la négociation.
Le peuple a certes élu son fils qui voudrait bien satisfaire à ses aspirations, mais le même peuple est pauvre et n’a aucun moyen de sa politique.
C’est bien la France qui a les moyens et qui a convaincu les autres grandes puissances pour leur intervention au Mali et surtout pour leurs soutiens et appuis. C’est la France qui défend le dossier du Mali auprès des Nations Unies. Alors, entre la volonté d’un peuple qui n’a pas les moyens et les ordres de la France, quoi choisir ?
IBK pourrait-il refuser de négocier avec le Mnla ?
Certainement pas ! En vérité, si ça ne tenait qu’à lui seul, son pays le Mali serait déjà et complètement libéré. Il l’avait dit lors de sa campagne. Il a bien la volonté, mais hélas ! Il faut désormais compter avec la voix de la France.
La France a remis à l’ordre du jour la question de la négociation en actionnant les accords signés à Ouagadougou. La France et ses alliés occidentaux voudraient-ils trahir IBK ? Cela semble se dessiner avec la publication de cet article de presse dans le journal « Le Monde ».
Il aurait été sincère de la part de la France d’aider IBK à accéder à Kidal, y imposer l’autorité de l’Etat, avant toute négociation. De cette façon, ces interlocuteurs du Mnla verraient IBK en position de force. Alors qu’au stade actuel, c’est comme si IBK avait la même valeur que les gens du Mnla. La France n’a pas lâché le Mnla, ni ses solutions autonomistes ou fédéralistes concernant notre pays. Pour la France, Kidal=Touareg. La France nous a libéré, dit la version officielle, mais la France est intervenue, avant tout et après tout pour la défense de ses intérêts avec dans ses bagages le Mnla qu’elle veut aujourd’hui imposer comme le seul et unique interlocuteur du Mali. La France n’a pas changé de politique.
Toutefois, nombre d’observateurs indiquent que le silence de la communauté internationale devrait préoccuper les autorités maliennes. Il faut avouer que les choses paraissent vraiment bizarres. Est-ce à dire que la France serait prête à cautionner la partition du Mali ?
Il ne fait l’ombre d’aucun doute, Paris n’a pas encore renoncé à son projet de ternir l’image du chef de l’exécutif malien.
Volonté manifeste de soutenir le processus de sortie de crise ou précaution diplomatique pour contenter le pouvoir malien? Seuls les jours prochains pourront permettre de trancher.
Paul N’GUESSAN