La réflexion a été lancée par l’écrivain Séga Goundiam dans une œuvre littéraire d’une rare facture, éditée par les éditions « La Sahélienne« dans le cadre de la collection « Regard sur une crise« pour documenter la crise. Le nouvel ouvrage se veut un diagnostic sans complaisance des causes de cette crise, dont nous sommes responsables selon l’auteur, et propose des solutions d’urgence pour une émergence à partir de cette crise.
Décryptage.
« Réflexion sur un enchaînement de crises : de l’écroulement à l’émergence » : c’est le titre d’un nouvel ouvrage qui vient de paraître aux éditions « La Sahélienne ». Signée Séga Goundiam, l’œuvre littéraire est un chef d’œuvre et suscite bien des commentaires chez les critiques littéraires. Pour l’auteur, le choix du titre n’est nullement fortuit. Il pose à la fois la réflexion sur les causes de la crise que nous traversons, mais invite à la remise en question pour, dit-il, « positiviser » la crise.
« De l’écroulement à l’émergence » est un document de 135 pages écrit dans un style aussi simpliste qu’accessible par tous. Il comprend principalement deux grandes parties. La première est une présentation du Mali, pour déboucher sur l’analyse de la situation d’avant-crise et celle des causes et des opportunités de la crise.
La deuxième partie, elle, décrit l’escalade de la crise politique du Sud, l’éclatement de la société, présente les agresseurs (jihadistes et groupes rebelles), parle des contreparties de l’aide apportée au Mali, la sortie de crise par le politique, les actions d’urgence à mener, sans oublier le rôle essentiel de la diaspora.
En quoi la crise peut être une opportunité pour le Mali ? Lorsqu’on pose la question à Séga Goundiam au cours d’une interview, il réaffirme son optimisme que cette crise peut et doit être une occasion pour les Maliens de se remettre en cause. Cela, dit-il, en partant du constat que chacun a sa part de responsabilité dans ce que nous avons vécu. Pour cela, l’auteur invite à la prise de conscience.
« On ne peut plus dire que nous ne savions pas, nous ne pensions pas ! Les crises actuelles et la réflexion que cela nous impose jettent une lumière crue sur le laisser-faire que nous avons tous cautionné, ne serait-ce que par passivité », assène l’auteur au cours d’une interview qu’il nous a accordée.
Pour Séga Goundiam, « cette attitude qui a été la nôtre, nous interpelle et nous culpabilise. Nous devons en tirer les leçons pour construire une digue, certes pacifique, mais intransigeant, en face des dérives ».
La crise malienne peut être une opportunité, renchérit l’écrivain, à condition de faire face à des actions d’urgence : lutter contre l’impunité, réduire la pléthore des partis politiques, le coût des élections (traque à malversation), et mettre en place les forces africaines en attente.
Tony Camara