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Départ de Oumar Tatam Ly de la Primature : mieux vaut tard que jamais
Publié le mardi 8 avril 2014  |  Tjikan


© aBamako.com par Androuicha
5è session du Conseil Exécutif National de l`Agriculture
Bamako, le 24 mars 2014 à la primature. Dans le cadre de sa rencontre annuelle, le Conseil Exécutif National de l`Agriculture s`est réunit sous la présidence du premier ministre Oumar Tatam Ly.


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Après environ 8 mois de règne à l’hôtel « primatoriale », Oumar Tatam Ly (OTL) est parti comme il est venu. Comme le dit un adage populaire, « les allers et retours sont l’affaire du singe, sinon la colline reste immobile ». C’est l’histoire d’un président de la République élu et son Premier ministre. Le premier tire sa souveraineté du peuple tandis que le second doit sa survie parfois aux résultats de ses actions. OTL a semble t-il oublié qu’il n’appartient pas à un Premier ministre, fut-il proche, de bousculer le Président de la République. Il est le seul maître de son calendrier. Qu’il en déplaise au partant. En réalité, OTL cache son incapacité à gérer les pressions liées à sa fonction.
Les gratifications du Président de la République à son égard au seuil du nouvel an étaient une invite à redoubler d’efforts. Car, le marigot politique est très profond. Il avait toutes les raisons d’éprouver une admiration pour ce brillant banquier, de surcroit fils d’un ami. Bon technocrate peut-être, mais piètre leader politique.
En somme, IBK a eu raison d’accepter sa démission, qui tombe comme une feuille morte d’un grand arbre. Il a certes surpris les Maliens par la nouvelle soudaine, mais force est de constater que son départ est ressenti comme un non événement. Tant les Maliens ont la tête ailleurs.
Encore que, la démission était de toute façon attendue depuis belle lurette. Du haut de son piédestal, il se trouvait coupé de la réalité des Maliens, sinon les Maliens commençaient à s’agacer de son immobilisme. Mais, c’est très facile de se décharger sur quelqu’un pour lui faire porter la responsabilité de son échec.
Sinon depuis des mois, OTL avait montré ses limites et son incapacité à tirer le pays de l’abîme et honorer les engagements et le contrat de confiance scellé entre IBK et son peuple, qui l’a plébiscité à plus de 77% lors de deux tours des élections présidentielles de juillet et août 2013.
Dans la situation actuelle, notre pays n’a pas besoin de polémique inutile sur une question qui en réalité ne fait l’objet d’aucune supputation. La chanson est connue de tout le monde. Le Président de la République nomme le Premier Ministre, met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission de son Gouvernement. Sur proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
Cette disposition constitutionnelle inspirée de la pratique démocratique française, notamment de la Constitution de la Vème République de l’hexagone. Cela dit, la réalité du pouvoir est concentrée entre les mains du Président de la République, une institution républicaine à part, la première.
C’est difficile de l’admettre, mais c’est comme ça. Dans cette relation fonctionnelle, le Premier ministre n’est autre qu’un fusible. OTL était fusible, Moussa Mara, qui le succède à la Primature sait que lui aussi n’est qu’un fusible. Quand les choses ne marchent pas, le Premier ministre fait les frais.
Un tamtam qui n’a pas résonné !
Depuis 7 mois qu’il était en poste, qu’a-t-il fait pour atténuer la souffrance de ses concitoyens ?
C’est n’est pas étonnant d’entendre de la bouche de la population de la capitale : « même la transition est mieux que maintenant. ».
Le Président est le garant du bonheur de ses concitoyens, mais celui qui est chargé de traduire les visions du Président de la République en actes concrets pour satisfaire les besoins élémentaires de la population, n’est que le Premier ministre. On n’a pas besoin de sortir de la Sorbonne pour comprendre cette leçon élémentaire de la gouvernance du pays.
En partant sur la pointe des deux pieds, OTL donne raison à ses détracteurs, qui le taxaient ‘’de petit blanc’’, de froid et de distant, qu’il ne pourra rien apporter de plus value à la politique d’IBK. Et que, s’il ne faisait pas attention, il allait échouer. N’est-ce pas que c’est arrivé ?
Vivement Moussa Mara pour relever le défi du Président de la République au grand bonheur des 14 millions des Maliennes et des Maliens, qui ont porté leur confiance en lui dans leur grande majorité.

Mohamed A. Diakité

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