Les chefs rebelles du MNLA ont commémoré leur « indépendance » le dimanche 6 avril dernier dans la ville de Kidal et à l’étranger. Les sentiments antifrançais refont surface et le processus de dialogue risque d’être compromis. Sur qui ou sur quoi compte le Mnla pour s’aventurer dans ce pari risqué.
A quoi servent les Forces Internationales, de la Minusma, de Serval et la Bataillon Elou des FAMa à Kidal? A quand la libération de Kidal ? Telles sont les questions qui taraudent aujourd’hui l’esprit des citoyens maliens.
Cependant, s’il est difficile de donner des réponses précises à ces questions, une chose est sûre, les rebelles du MNLA règnent encore en véritable maîtres des lieux. Et viennent de le prouver par cet énième acte de provocation : la célébration du 6 avril comme date d’indépendance de « l’Etat d’Azawad ».
Selon plusieurs sources, contactées sur place, dans la zone du camp 2 (là où réside le vieux Intallah) dans la journée du dimanche 6 avril, c’était l’effervescence totale pour les jeunes favorables au MNLA. Parmi les propos hostiles selon nos sources ont pouvait entendre entre autres« Vive Azawad, non Mali ». Et pour l’occasion, les chefs du MNLA auraient mis les bouchées doubles. Surtout que le vieux Intallah qui était parti en Algérie pour des soins est rentré auprès des siens le samedi 4 avril dernier afin de fêter avec eux.
Et les mêmes sources indiquent qu’avant de revenir à Kidal Intallah aurait fait un tour au Maroc. A-t-il pu rencontrer les autorités marocaines ? « Nous ne pouvons rien vous dire sur ce aspect » répond notre source. Avant d’ajouter que le patriarche Intallah, celui là même que certains font passer pour un homme de paix, est revenu avec un seul mot : « l’indépendance ou rien ». Par ailleurs certains chefs rebelles n’ayant pas pu effectuer le déplacement ont fêté sur place en dehors du Mali (Burkina, France). Et pire, à en croire certaines indiscrétions, les mouvements rebelles se sont renforcés ses derniers jours.
Si cela est vrai qui a intérêt à soutenir le MNLA ?
En tout cas rien n’est moins sûr et d’ores et déjà la population malienne porte un regard assez critique sur les « jeux troubles » de la communauté internationale. Notamment, la France et la Minusma. Car les quelques militaires maliens présents à Kidal vivent encore cantonnés au camp I. Pareil pour le gouverneur et les autres responsables administratifs qui ne sont pas libres de leurs mouvements.
Pire, pour un militaire malien, sortir du camp, sans l’aval de la hiérarchie, est perçu comme une violation de territoire par les rebelles du MNLA. Et plusieurs sources nous indiquent que les militaires maliens qui se font prendre en zone ‘’ennemis’’ par les rebelles, sont remis aux casques bleus de la Minusma, chargés d’instruire la ’’discipline’’ à ceux-ci.
Le silence inexpliqué du gouvernement !
Le hic qui fait tilt en est que le gouvernement qui adore tant faire des communiqués n’a pas prononcé un seul mot sur cette célébration d’indépendance de ‘’l’Azawad’. Ne serait-ce que condamné l’acte. Pourtant sur des sujets moins brûlants que celui-ci on voit toujours le porte parole du gouvernement s’empresser d’animer la galerie, comme s’il n’avait que ça à faire comme travail. Oubien, la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly, le samedi 5 avril a crée un effet de panique chez les autorités ?