Alpha Oumar Konaré, le premier président démocratiquement élu du Mali, était à la tête du Mali de 1992 à 2002. Depuis qu’il a quitté le Palais de Koulouba, il a évité de commenter l’actualité politique malienne. C’est le samedi 5 avril 2014 que des hommes armés ont attaqué sa résidence privée. Selon notre témoin, tout a commencé entre 4 heures et 5 heures du matin. Après avoir escaladé les murs de clôture, les bandits armés ont coupé l’électricité. L’épouse d’Alpha, Adame Ba Konaré, son fils Iba et d’autres enfants étaient dans la maison. Nous avons rencontré un témoin qui a voulu garder l’anonymat, car l’enquête est en cours.
Selon notre témoin, c’est dans la nuit de vendredi à samedi 5 avril 2014 que la résidence privée de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré a été attaquée. «Ils étaient plus d’une quinzaine d’hommes armés. Ils ne portaient pas des vêtements militaires. Le premier groupe est venu du côté nord de la maison, là où se trouvent les herbes longues ; le deuxième est venu du fleuve. Ils étaient tous armés et c’est le groupe qui est venu du nord, qui a escalé les murs. Puis après, les lumières ont été éteintes. C’est en ce moment qu’ils ont coupé l’électricité dans le secteur», nous confie notre source.
D’après notre témoin, le second groupe a escaladé le mur et a tiré à l’intérieur de la résidence. «C’est en ce moment que nous avons su que c’est sérieux, parce qu’avec l’intensité des tirs, nous avons compris qu’ils veulent tuer, en plus des dégâts qu’ils ont causés», ajoute-il.
À l’en croire, les militaires qui gardent la résidence ont aussitôt organisé la riposte, comme le disent les militaires «la légitime défense». Et alors, un des bandits a été tué par balles. «Ça a été très rapide, parce que les gens sont vite sortis, mais les gardiens de la maison ont bien résisté, jusqu’à ce qu’on entendait plus les bruits de tirs nourris. C’est après cela que les militaires ont rassuré ceux qui étaient à l’intérieur de la maison. Nous avons compris qu’Alpha n’était pas là. Les militaires sont restés sur la défensive jusqu’à l’arrivée de la gendarmerie, qui a bien regardé le corps du jeune qui a environ 20 à 24 ans. Ils ont pris son corps et après, j’ai vu de grands patrons militaires venir», poursuit-il.
Notre témoin, qui se dit surpris par cette attaque, a salué la riposte des gardes de la résidence qui, selon lui, sont forts. Pour ce qui est de l’enquête, elle est ouverte au niveau de la gendarmerie nationale. Mais avant la gendarmerie, les membres de la famille Konaré, qui ont vu le corps, affirment que l’assaillant tué avait un téléphone portable sur lui. Cela est confirmé par la gendarmerie : «Oui, nous avons retrouvé effectivement un téléphone portable. Les enquêtes se poursuivent». Contrairement à certaines informations, notre témoin persiste et signe que ce sont «des gens qui sont venus pour tuer, parce qu’ils étaient armés jusqu’aux dents».