Le Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc) a lancé officiellement ses activités, le samedi 5 avril 2014 à la Maison de la presse. C’était au cours d’une cérémonie qui était présidée par Ouali Sékou Traoré, chef de cabinet du ministre de la Communication et des Nouvelles technologies. Il avait à ses côtés Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali et Edmond Dembélé, représentant de l’Archevêque de Bamako.
La Centrafrique est plongée dans une crise multidimensionnelle où des frères sont victimes de conflits qui ont pris une connotation religieuse, transformant musulmans et chrétiens en ennemis jurés. Comment peut-on venir en aide à ces frères centrafricains, tout en gardant les yeux rivés sur notre propre sort ? C’est la raison d’être du Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc). Ce groupe est composé de journalistes de la presse nationale et internationale, de la presse écrite et orale, de l’audiovisuel et de la presse en ligne.
Selon Boukary Daou, son président, le Grcprc entend apporter son soutien, en procurant ordinateurs, dictaphones et appareils photos, sans fermer les yeux sur la crise qui continue de plus bel en RCA. À l’en croire, il existe chez nous au Mali, un produit précieux. C’est un islam tolérant, c’est une coexistence pacifique entre frères chrétiens et musulmans. «Nous avons des Koné musulmans et des Koné chrétiens, tous ressortissants de la même région, pour ne citer que ce cas», a indiqué le président du Grcprc. C’est pourquoi, il dira que «nous devons veiller sur ce tissu religieux formidable que nous pouvons exporter en Centrafrique. Avant d’inviter les représentants des missions au Mali à s’impliquer dans la réalisation des outils d’éducation, de communication, et nos leaders religieux à puiser dans le Coran et la Bible pour réaliser des vidéos, des éléments radio, destinés à la sensibilisation de nos frères en conflit fratricide».
Prenant la parole, le constitutionaliste Pr. Mohamed Traoré et non moins conseiller technique à la Primature a fait un exposé sur l’historique de la crise centrafricaine, de l’indépendance à nos jours. À ses dires, l’une des causes des différentes crises en RCA est la non-application des différents accords signés entre les protagonistes.
Même son de cloche du côté du président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko et du représentant de l’Archevêque, Edmond Dembélé. Ils ont salué cette initiative de la presse malienne pour soutenir leurs frères de la RCA. Avant d’indiquer que la crise actuelle en Centrafrique est loin d’être une crise religieuse ; elle est plutôt instrumentalisée par des hommes politiques dans le but uniquement de réaliser leurs propres intérêts.
Très ému de cette action de solidarité envers son pays, le représentant de la communauté centrafricaine, Aristide B. Kodia, a remercié la presse pour ce geste de solidarité, tout en insistant sur le rôle important que la presse peut jouer dans la résolution de la crise.
À retenir que le Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc), qui vient d’être portée sur les fonts baptismaux, compte mener d’autres activités, dans un bref délai. En attendant, il dispose d’un bureau provisoire et reste ouvert à tous les confrères. Alhousseïni TOURE