Le site d’observation de la foudroyante fièvre Ebola a été évacué suite aux deux jours de révolte des jeunes de Lassa. C’est aux environs de 20 heures précises, le vendredi soir, qu’une ambulance accompagnée d’un véhicule de la police nationale est venue transporter les malades. L’ambulance a été suivie par les jeunes manifestants de Lassa jusqu’au Groupement mobile de sécurité (Gms) à Tomikorobougou.
La foudroyante fièvre Ebola fait des ravages en République de Guinée Conakry voisine. Pour éviter sa propagation dans notre pays, les autorités ont pris un certain nombre de dispositions qui vont de la mise en place d’une cellule de veille, au contrôle des passagers au niveau des villes frontalières, en passant par la création de sites d’observation de cas suspects de la maladie. C’est ainsi qu’un site a été créé à Lassa, en Commune IV du district de Bamako.
Mais la création de ce site à Lassa n’a requis pas l’adhésion des jeunes de cette localité, qui ont violemment manifesté jeudi et vendredi derniers pour demander l’évacuation dudit site. Selon un jeune manifestant que nous avons joint au téléphone, les frondeurs, au nombre de plus de mille personnes, pointent un doit accusateur sur le maire de Lassa. Selon toujours notre source, la situation était très critique le vendredi soir à Lassa où les manifestants ont brûlé la maison du maire et saccagé plusieurs voitures. Cette même source nous indique que le maire de Lassa, qui est pointé du doit comme responsable de la création du site, n’est pas très adulé par la population.
Faut-il le souligner, au cours des échauffourées entre jeunes et policiers, cinq personnes ont été blessées. Le gouverneur du district de Bamako a effectué lui-même une visite pour constater les dégâts. Il aurait pris en charge les frais médicaux des blessés, indique notre source. Laquelle précise que les cas suspects du site d’observation ont été évacués le vendredi soir aux environs de 20 heures par une ambulance accompagnée d’un véhicule de la police nationale et suivie de près par les jeunes manifestants jusqu’au Groupement mobile de sécurité (Gms) à Tomikorobougou. Les jeunes fondeurs sont ensuite retournés à Lassa pour brûler les installations du site afin d’éloigner tout risque de contamination. La question est de savoir maintenant, après l’évacuation dudit site, quelle autre localité va accepter d’héberger le même site.
Au demeurant, soulignent bon nombre d’observateurs, les autorités du Mali ne sont pas prévoyantes. D’autant qu’elles attendent toujours qu’un problème surgisse pour envisager des solutions à la hâte. Ce qui rajoute par ailleurs à la colère de la population, c’est que les sites créés par le passé, par exemple celui de Lazaré en Commune IV, ont été vendus plus tard par les autorités municipales.