«Le Collectif justice pour les victimes de Doungoura « . C’est le nom d’un nouveau mouvement qui regroupe les parents des victimes du village de Doungoura, dont une vingtaine de ressortissants ont été sauvagement assassinés avant d’être enfouis dans un puits par le MNLA et ses alliés. A travers la création de ce collectif, les membres de ce regroupement réclament que la lumière soit faite sur ces atrocités et que les auteurs soient traduits devant les tribunaux compétents.
C’est le Centre international de conférences de Bamako qui a servi de cadre le dimanche dernier au lancement de ce collectif. L’événement a enregistré la présence de nombreuses personnalités, dont le président du Conseil économique social et culturel, Jeamille Bittar et des députés. Selon le président du Collectif Justice pour les Victimes de Doungoura, l’ancien député Temoré Tioulenta, ce regroupement a été crée pour apporter une contribution au processus de réconciliation nationale enclenché par les autorités.
Il a rappelé que Doungoura constitue un pic superlatif dans la panoplie des atrocités vécues au cours de la crise que notre pays a connu. A cet égard, il a rappelé que c’est dans l’après – midi du lundi 18 mars 2013, que des forains sur l’axe Dioura – Léré ont été interceptés par des bandits armés à bord de deux véhicules dans la plaine de Ngagna.
« Ils ont été dépouillés de tous leurs biens, puis, attachés, les yeux bandés, transportés à Neenga, à une dizaine de kilomètres du village de Doungoura. Sur place, dans une furie indescriptible, les cerbères des temps modernes abattent une vingtaine d’entre eux et les entrainent dans les profondeurs d’un vieux puits » a précisé M Tioulenta, avant d’ajouter que Doungoura, est leur « Aguel hoc et Diago « .
Il a regretté le fait qu’aucune poursuite n’a été engagée à ce jour contre les auteurs du crime, » alors qu’ils ont été formellement identifiés par les rescapés, les dépositions des témoins sont restées sans suite, aucune autorité administrative et politique majeure ne s’est présentée sur les lieux pour constater les faits, pour témoigner le regret de la nation aux populations terrifiées, pour consoler les familles éplorées, les veuves affectées et les orphelins abandonnés. Et ce, malgré les multiples démarches entreprises auprès des autorités régionales et nationales » a déploré le président du Collectif. Il a par contre constaté que la situation des victimes du massacre de Doungoura, telle que vécue et traitée jusque – là, prouve s’il en était besoin que le chemin qui mène à la réconciliation nationale peut être long et sinueux.
» Car la réconciliation nationale ne se décrète pas. Elle est une entreprise collective qui se construit sur la base de l’établissement de la vérité, de la demande et de l’acceptation du pardon, de la réparation des préjudices. C’est dans cette logique que s’inscrivent les parents des victimes qui mettent le Mali au – dessus de tout « a soutenu l’orateur.
Il faut rappeler que cette cérémonie de lancement a été marquée par des témoignages de certains parents des victimes de Doungoura, une localité située à environ une centaine de km de Mopti.
Kassoum THERA