Il y a un an, j’étais dans les liens de la justice. Je pourrai dire que je vous dois la vie aujourd’hui, grâce à Allah Souba’hana Watt’Allah. Vous qui avez été solidaires et soudés, pour alerter le monde entier sur mon sort, en mars 2013« .
C’est par ces mots que le président du Groupe de réflexion pour la contribution de la presse à la résolution de la crise centrafricaine (GRCPRC), Boukary Daou du journal Le Républicain a ouvert la cérémonie. Il a appelé à observer une minute de silence à la mémoire de notre confrère Gnimadi Destin, décédé récemment à l’issue d’une courte maladie. Et Boukary Daou d’ajouter : « La Centrafrique est plongée elle aussi dans une crise multidimensionnelle, où nos confrères sont victimes des conflits qui ont pris une connotation religieuse, transformant musulmans et chrétiens en ennemis jurés « .
Le conférencier principal, le professeur de droit et conseiller à la Primature, Mohamed Traoré a expliqué que la crise centrafricaine est liée à un problème de gouvernance. Le conflit interreligieux ne s’explique que par l’instrumentalisation de quelques extrémistes.
Il a cité la fragilité même de l’Etat et de la nation centrafricains, avant d’appeler les acteurs politiques et surtout ceux de la société civile à jouer tout le rôle qui est le leur dans la construction d’une coexistence pacifique entre les groupes ethniques et religieux. Le représentant du Guide Ousmane Cherif Haïdara, Kassoum Traoré et son homologue de l’archevêché, Edmond Dembélé ont prodigué leurs conseils sur la tolérance religieuse prônée par chacune des deux religions. Ils ont insisté sur le droit à la différence qui est un facteur de paix et de progrès comme reconnu dans les deux livres saints que sont le Coran et la Bible.
Après avoir témoigné sur les velléités d’affrontements et de manipulations qui ont exacerbé la crise centrafricaine, Aristide Beckodro Koyamba, le Secrétaire général de la communauté des Centrafricains au Mali et le Doyen Hamèye Cissé ont appelé les autorités et toute la presse maliennes à se mobiliser pour pacifier son pays.
Le Représentant du ministre de la Communication, le Chef de cabinet, Ouali Sékou Traoré a félicité la presse malienne pour cette initiative encourageante et cette preuve de solidarité confraternelle. Il a encouragé le GRCPRC à mener des actions de sensibilisations des voyages d’études pour vulgariser les valeurs de tolérance, de solidarité et d’entraide entre les journalistes et les acteurs sociopolitiques sur le continent africains.
Il n’a pas manqué d’assurer que son département est prêt à soutenir des efforts de la presse malienne allant dans ce sens.
La dernière intervention de cette cérémonie de lancement du GRCPRC a été celle du président du Haut Conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko. Il a félicité les journalistes pour l’initiative avant d’exhorter les leaders religieux centrafricains à s’inspirer de la tolérance religieuse et de l’acceptation de l’autre qui sont une réalité au Mali. «Nous nous concertons régulièrement, leaders musulmans et chrétiens pour analyser les problèmes de notre pays. Au lieu d’aller consulter les Européens, nos frères centrafricains doivent venir nous voir pour des échanges d’expérience», a-t-il conclu.
