Les populations de la capitale malienne ne savent plus à quel saint se vouer. Pour cause la forte canicule qui sévit en ce moment. Le thermomètre monte jusqu’à 45 degrés. Des oiseaux qui meurent de soif, des personnes du troisième âge très fatiguées, le ralentissement des activités au niveau des ateliers de travail, tel est le décor noté à cause de cette chaleur infernale dans la ville de Bamako. Et pour ne rien arranger, le seul fournisseur d’électricité, l’Energie du Mali, par ses coupures intempestives d’électricité, coupe le sommeil aux habitants de la ville.
L’électricité est devenue une denrée rare dans la capitale malienne. Le Mali, en effet, est sous l’emprise des coupures régulières d'électricité, depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois toute une journée dans certaines zones. Ainsi, trouver de la glace encore moins de l’eau fraîche ou conserver des aliments devient quasi-impossible surtout que ces coupures intempestives coïncident avec une forte canicule.
Ces délestages, qui touchent la plupart des quartiers de Bamako, ont un impact négatif sur l'activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux au Mali, mais aussi sur certains aliments. Elles sont la cause de nombreux désagréments en tout genre. Cependant, conserver de la viande, des volailles, des œufs, des produits laitiers, des poissons, des fruits et légumes et des mets déjà préparés s’avère être difficile.
Perte de rations alimentaires et ralentissement des activités commerciales
Une telle situation met les ménagères dans la tourmente. «Nous en avons marre», lance M’baye Diakité, vendeuse de fruits à Boulkassombougou. Désespérée, elle déclare : «nous sommes fatigués de ces délestages. Il nous est difficile de conserver nos fruits. C’est une perte considérable pour moi. » Abordant dans le même sens, Aminata Coulibaly raconte : « je suis vendeuse de poissons. J’ai un étal à Hamdallaye. Des fois ma journée est bonne parfois pas. Et quand il m’arrive d’avoir des restants, il me faut les conserver.
Mais, maintenant avec ces coupures, cela n’est plus possible. Du coup, je suis obligée de donner le reste de mes poissons en cadeau ou à crédit à mes clients ». Pour Alimata Touré, mère de famille qui s’active dans la vente de glace, cette période de chaleur est vraiment celle pendant laquelle il ne doit pas y avoir de coupure de courant. « C’est avec mon petit commerce de glace que j’arrive à résoudre certains de mes problèmes. Cela n’est plus le cas, car cela fait plusieurs semaines que mes sachets d’eau n’arrivent plus à se congeler comme il se doit » se lamente-t-elle.
Manque de sommeil
Quant à Sambala Kanouté et Boubacar Traoré, habitants à Boulkassombougou, Commune I de Bamako, leur inquiétude ce n’est pas la conservation d’aliments, mais plutôt la chaleur qui les torture pendant la nuit. Après une journée trop rude de travail, selon eux, se reposer est la seule chose qu’ils pensent une fois à leur domicile. Ce qui est malheureusement difficile avec ces coupures d’électricité. «Nous sommes tellement habituées aux ventilateurs que quand il y a délestage, on n’arrive plus à dormir.
La cause, les moustiques, la chaleur et les cris des enfants», affirment- ils. En effet, ces coupures perturbent fortement le sommeil des Bamakois. « Il suffit que mon ventilateur s'arrête pour que je me réveille », déplore Boubacar. « Les gens sont à cran », fulmine-t-il. C’est pourquoi, comme un cri du cœur, il déclare : «Assez les coupures d’électricité !».
