La pression de la France se fait forte pour des négociations avec les rebelles touaregs, précisément le MNLA. A ce propos, c’est le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui met les pieds dans le plat.
Le processus de réconciliation nationale au Mali, « je trouve qu’il n’avance pas assez vite », tranche le ministre et proche du président François Hollande, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique paru dimanche. « Je le dis très clairement. Je pense que l’heure est venue », insiste M. Le Drian. « Le processus de réconciliation est impérieusement nécessaire pour garantir l’intégrité du Mali, la paix et le développement ». Il assure l’avoir dit au chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, à Bamako, en janvier dernier
Ce qui fait dire qu’il y a du gaz dans les relations entre Bamako et Paris. C’est désormais le tic-au-tac entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et les autorités françaises. En décembre dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius et IBK avaient des échanges aigres par médias interposés. Le ministre français avait alors répliqué à IBK, qui avait critiqué à mots couverts la France, accusée de passivité, voire de complicité avec la rébellion.
« La France est intervenue, on peut dire qu’elle a sauvé le Mali », a dit à BFM-TV/RMC le chef de la diplomatie française, en référence à l’opération militaire lancée en janvier 2013 contre les islamistes armés qui occupaient le Nord du pays.
« Maintenant, c’est aux Maliens et singulièrement au président (malien) IBK d’agir. La France ne soutient aucun groupe. Il est normal que l’intégrité du territoire soit assurée et la France n’a pas à se mêler de cela », avait insisté Laurent Fabius.
Cette déclaration survenait au lendemain de propos du président, critiquant à mots couverts la France, accusée de passivité, voire de naïveté à l’égard de la rébellion touareg dans le Nord du pays.