La diarrhée est une quantité de selles émises dans un volume plus important que la normale, (>300g/j) et avec une plus grande fréquence (>3 selles / jour). Les selles sont généralement liquides, mais parfois simplement molles, accompagnées de glaires ou de sang et d'un cortège de symptômes variables dépendant de la cause de la diarrhée. Il est même possible dans certains cas que ce ne soit que de l'eau ou un liquide transparent. Dans les cas extrêmes, plus de 20 litres de fluide peuvent être perdus par jour. Les diarrhées sont la seconde cause de mortalité infantile dans les pays du tiers monde (après les pneumonies), et sont responsables de 18 % des morts d'enfants de moins de 5 ans.
Causes : Les infections digestives virales (gastroentérite) :
La diarrhée peut être le symptôme d'une infection causée par une bactérie, un virus ou un parasite. Les causes les plus fréquentes sont les intoxications alimentaires (botulisme avec un début fulgurant de diarrhée, borborygme, météorisme abdominal...). Les intolérances alimentaires (lactose dans le lait de vache, sorbitol, gluten, etc.) L'anxiété, les émotions intenses comme la terreur ou le stress. La diarrhée peut aussi résulter d’une maladie, par exemple la colopathie, la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, la colite ulcéreuse, le syndrome du côlon irritable, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), la fibrose kystique et l'hyperthyroïdie. La diarrhée accompagne par ailleurs certains traitements comme la magnétothérapie, la radiothérapie ou la chimiothérapie et se manifeste à la suite de certaines chirurgies, comme la gastrectomie ou la résection iléale. Une trop grande consommation de stupéfiants tels que la cocaïne surtout, ainsi que l'héroïne, la marijuana ou d'autres drogues peut aussi causer la diarrhée.
Les risques :
Outre le risque lié à l'affection ayant provoqué la diarrhée, la diarrhée elle-même peut provoquer une déshydratation. Cette déshydratation peut être mortelle, surtout chez le nourrisson où une perte de poids supérieure à 10 % est une urgence hospitalière. Il s'agit d'un vrai problème de santé publique, surtout dans les pays du tiers-monde où les maladies diarrhéiques ont été responsables de près d'1,5 million de décès annuels d'enfants de moins de cinq ans en 2006. Le dérèglement climatique risque d'augmenter ce risque et d'accroître les coûts liés aux traitements de maladies liées à la diarrhée dans les pays tempérés qui se réchauffent et surtout dans les pays en développement. Une revue critique sur l'évaluation des coûts de l’adaptation aux impacts sanitaires du changement climatique a été publiée, début 2009. C'est aussi un mode de dissémination des virus et microbes en cause très agressif. Une hygiène drastique est requise : éviter tout contact avec les matières fécales, et éviter tout contact de celles-ci avec de la terre, et surtout avec l'eau courante.
Les mécanismes de perte d'eau :
C'est au niveau du côlon que les selles sont asséchées. Les phénomènes de réabsorption de l'eau contenue dans les matières ingérées se produisent au niveau des cellules coliques par un phénomène de transport actif de sel et, par osmose, d'eau. Au niveau des cryptes des invaginations de l'épithélium colique, une sécrétion d'eau allant du sang vers le milieu extérieur a lieu. Ces deux phénomènes se compensent chez la personne en bonne santé et permet de maintenir une hydratation convenable des selles, ce qui favorise le transit intestinal et améliore les conditions de circulation des molécules.
Quelques types de diarrhées :
La diarrhée sécrétoire. La toxine du choléra, en augmentant la concentration intracellulaire en AMP cyclique, provoque l'ouverture d'un canal chlorure apical CFTR, dont les mutations sont par ailleurs responsables de la mucoviscidose. Ce canal étant la voie limitative de sécrétion de chlorure de sodium, et donc d'eau, il s'en suit une perte d'eau importante vers les selles. L’on parle ici de diarrhée sécrétoire.
Les fausses diarrhées. Il s’agit de la crise de foie et l'indigestion : un repas avec des mets indigestes pour le sujet, une surconsommation de l'eau, de magnésium, d'aliments peut entrainer une diarrhée passagère réactionnelle; la surconsommation d'alcool aussi. Une surconsommation de certains aliments laxatifs (les pruneaux, le tamarin, la rhubarbe), ou de liquides peut aussi entrainer une diarrhée ponctuelle. Ces aliments riches en fibres, contiennent des dérivés actifs dont l'anthraquinone (les glucosides d'anthraquinone). Ces derniers se transforment dans le côlon en sénosides qui augmentent les mouvements péristaltiques du côlon.
Quelques traitements :
Ils sont multiples et variés. Nous pouvons citer, entre autres, le traitement dit du ralentisseur du transit ou du régime sans résidu et celui contre la déshydratation en prenant des électrolytes sous forme de solution. En dernier recours, dans les cas liés à une infection récidivante, induite par un microbe antibiorésistant, la Bactériothérapie fécale peut être une solution. Elle se montre très efficace, mais on manque encore de recul pour être certain de ne pas prendre d'autres risques. Le charbon de bois non activé et le charbon activé, connus par leurs pouvoirs d'assainissement et d'adsorption de gaz de différentes provenance ainsi que les toxines bactériennes, virales et celles du métabolisme, peuvent aussi être utilisés comme régulateur de transit intestinal pour soigner et la constipation et la diarrhée.