OUAGAGOUGOU -- Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, Djibrill Bassolé, ministre burkinabé en charge des Affaires étrangères, est à Gao et Kidal, dans le nord du Mali, depuis mardi, pour échanger avec les islamistes et trouver une issue pacifique à la crise malienne, rapporte mercredi la radio nationale burkinabé.
Pour M. Bassolé, c'est "un message de paix et de dialogue" du président Blaise Compaoré qu'il a porté aux communautés vivant dans cette région du Mali sous le contrôle des groupes islamistes armés.
"Le médiateur de la CEDEAO a voulu que nous nous rendions à Gao et à Kidal pour manifester notre solidarité et celle de l' institution sous régionale envers les populations de ces localités qui vivent, depuis quelques mois, une épreuve compte tenu de la guerre et de l'occupation de ces zones", a-t-il dit.
Selon M. Bassolé, le médiateur a également voulu qu'il renoue le contact avec l'ensemble des acteurs, notamment le groupe An Sardine déjà rencontré à Ouagadougou par la médiation. Ces derniers, rappelle-t-on, avaient pris l'engagement de rechercher, par les voies du dialogue, une solution pacifique à la crise.
L'envoyé du médiateur a affirmé avoir rencontré à Gao les responsables de la communauté, la société civile, qui ont signifié vivre en phase avec le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO).
A Kidal, le médiateur a rencontré le responsable de Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly avec lequel il a eu des discussions sur les modalités de l'engagement concret de son groupe, dans la recherche d'une solution définitive.
Pour M. Bassolé, M. Ag Ghaly a confirmé l'engagement de son groupe à trouver avec le médiateur de la CEDEAO et la communauté internationale, une formule négociée de paix au Nord Mali.
Outre son soutien au processus de paix, le responsable de Ansar Dine a laissé entendre que son groupe procèderait dans les jours à venir à de larges consultations pour définir le plan de sortie de crise.
Les populations et les groupes islamistes s'inscrivent dans une logique de dialogue direct, l'émissaire du président Blaise Compaoré a fait remarquer qu'ils attendent du côté de Bamako, la mise en place du gouvernement d'union nationale et celle de cette structure nationale chargée d'engager le dialogue avec les mouvements armés du Nord Mali.
Prenant l'engagement de vaincre les difficultés qui ne manquent et ne manqueront pas, M. Bassolé dit émettre le voeu après avoir fait la proposition aux responsables d'Ansar Dine que les exactions contre les populations puissent prendre fin.
"Nous gardons le contact avec eux. En dehors de ce voyage, nous avons des contacts téléphoniques réguliers et des contacts informels. Nous attendons maintenant que les mouvements et le gouvernement de transition malien puissent réunir les conditions pour que commence un dialogue direct entre les belligérants", a-t- il conclu.
M. Bassolé a exprimé l'espoir que dans les jours à venir, à l' issue des consultations, les mouvements armés, en particulier Ansar Dine, prenne l'option de s'engager dans le processus de paix, donc de se démarquer de tout ce qui peut être action terroriste ou de soutien à un groupe terroriste.