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Enseignement supérieur au Mali : Les difficultés et handicaps au crible
Publié le jeudi 10 avril 2014  |  L’aube




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Les acteurs du secteur de l’enseignement supérieur (enseignants, étudiants, services techniques de l’Etat, partenaires..) ont été mobilisés pour faire le diagnostic des maux et tares dont souffre ce secteur au Mali. C’était dans le cadre des assises de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur.

A l’initiative du département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, appuyé par la Commission de l’UEMOA, un comité de pilotage a été crée auprès du Premier ministre pour travailler sur une concertation dont l’objet est de proposer des orientations, des mesures et des actions à mettre en œuvre pour le développement et la compétitivité du système d’enseignement national, selon un chronogramme bien défini.

C’est le lundi 7 avril que les travaux de la concertation ont débuté au Cicb sous la présidence du ministre de la Justice, garde des Seaux, représentant le Premier ministre. Cette concertation a donné l’occasion au comité de pilotage de rappeler que «la formation et la recherche sont les piliers du développement» et que «l’enseignement supérieur reste un secteur prioritaire pour la croissance».

Après les mots introductifs du président du Comité de pilotage, Prof Abdel Karim Koumaré, le contenu du rapport d’orientation de ces journées a été présenté par le Prof Moussa Kanté. Ce rapport qui fait la synthèse de l’audition de 203 personnes ressources, dégage six grandes thématiques qui ont fait chacune l’objet de débats en atelier. Il s’agit de la gouvernance, des ressources humaines, l’offre de formation, la recherche et la formation, la politique socioculturelle, les infrastructures et équipements, le financement.

Le rapport produit par le comité de pilotage et qui sert de document de travail de base pour les concertations, fait un état des lieux critique du système d’enseignement supérieur au Mali. Un ordre d’enseignement qui, depuis quelques années, connaît une crise multiforme. Au terme dudit rapport, les problèmes les plus fréquemment rencontrés ont trait, entre autres, au manque d’infrastructures d’accueil, le nombre insuffisants d’enseignants, les problèmes liés à l’éthique, à la déontologie et à la discipline.
Débattre en toute franchise
Autres problèmes évoqués: l’inadéquation des offres de formation avec les besoins de la société; le nombre croissant d’étudiants; les problèmes de financement et de transparence dans la gestion des ressources disponibles; le manque et l’inadéquation du matériel pédagogique et de recherche; le problème de gouvernance et d’autonomie.
La crise de l’enseignement supérieur se traduit aussi par des grèves récurrentes des enseignants, chercheurs et étudiants. «Les revendications qui sous-tendent ces grèves dont la manifestation est parfois violente, portent généralement sur le paiement (à temps) des heures supplémentaires ; l’attribution des bourses, leur renouvellement et le respect des échéances de paiement », mentionne le document.
Pour le comité de pilotage, il s’agit de débattre en toute franchise sur ce qu’il faut faire pour revitaliser cet ordre d’enseignement, en tenant, notamment compte de l’évolution des enjeux de l’enseignement supérieur, les effets de la mondialisation et ses impacts sur ce sous-secteur.
Il s’agit aussi d’aborder d’autres sujets non moins importants comme la culture de l’excellence, la compétition à l’échelle internationale, les établissements d’enseignements supérieur et leur capacité à offrir des opportunités accrues de mobilité académique transnationale en terme d’échanges internationaux d’étudiants, de double diplomation, de la cotutelle de thèse, des établissements et formations délocalisés, l’accréditation internationale et la problématique de la mobilité des cerveaux.
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moustapha Dicko, «l’enseignement supérieur au Mali, est caractérisé par des pratiques pédagogiques qui ne favorisent pas l’apprentissage, des programmes d’études qui ne sont pas en phase avec les demandes du marché du travail et ne confèrent pas les aptitudes nécessaires pour une insertion réussie dans un environnement de travail où la capacité d’adaptation et d’apprentissage tout au long de la vie est un attribut essentiel ».
Pour lui, la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali est une initiative prise par la Commission de l’Union Economique et monétaire ouest africaine
en raison des difficultés que rencontrent la plupart des universités africaines. «La concertation dont nous ouvrons aujourd’hui les débats se situe dans ce cadre», a-t-il ajouté

Mohamed Ali Batchily, ministre de la Justice, représentant le Premier ministre a estimé que les ressources humaines sont les mieux partagées dans ce monde ; car toute nation en dispose. «Leur valorisation par la formation et la recherche relève d’une vision stratégique pour assurer le développement d’un pays», a-t-il laissé entendre. Pour le garde des Seaux, après l’indépendance, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique ont été fondés sur un système de grandes écoles qui a eu le mérite de former sur place et de façon qualitative des cadres compétents qui ont joué un rôle déterminant face aux besoins du pays.

Mais ce système a commencé à montrer ses limites au début des années 1980, avec un début de massification transformant de fait les grandes écoles en facultés, a dit le ministre Bathily, qui a loué le mérite des acteurs de la recherche dans certains domaines comme la santé, l’agriculture, l’élevage et les sciences humaines.
Oumar Diamoye

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