Collusion avec les auteurs du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui a dévasté les institutions républicaines, mis en péril la démocratie et l’Etat de droit, causé d’immenses torts à des millions de citoyens. Participation à la répression policière ayant causé la mort de deux étudiants. Déclarations et agissements en rapport avec des groupes rebelles et terroristes de nature à compromettre la sécurité de l’Etat. C’est sur ces divers points qu’un juge, dont l’identité n’a pas été dévoilée, devait entendre Oumar Mariko hier.
De sources dignes de foi, l’honorable Oumar Mariko devait répondre à une convocation devant un juge, hier mercredi, à 14 heures. Avant de déférer à ladite convocation, il avait pris soin de se rendre à l’Assemblée nationale, visiblement perturbé d’après plusieurs témoignages, pour en informer le président de l’Assemblée nationale. La source qui a fait état de cette convocation du député et secrétaire général du parti SADI n’a pas souhaité révéler le nom du juge.
Selon des spécialistes, une procédure judiciaire ne devrait être lancée contre l’élu qu’après la levée de son immunité parlementaire. Ce qui n’est pas encore le cas. « S’il est convoqué par un juge, cela veut dire qu’il y aurait un délit ou un crime flagrant », a expliqué un juriste. Mais, certains magistrats estiment que Dr Mariko s’est tant de fois illustré dans des actions négatives qu’il n’y a pas lieu d’attendre la levée de son immunité avant de chercher à l’entendre.
Notre source révèle que le député élu à Kolondiéba serait impliqué dans plusieurs « coups fourrés » contre la République du Mali. Il est décrit comme très proche d’Iyad Ag Ghaly, seigneur de la guerre au parcours parsemé de crimes de toutes sortes et narcotrafiquant notoire, qui a infligé d’immenses préjudices au Mali. Toutes choses que Mariko aurait lui-même reconnues devant certains de ses proches. On se rappelle qu’il a fait le voyage dans les contrées de Niafunké au temps fort de l’occupation jihadiste, organisé des marches intempestives contre le déploiement des forces de la CEDEAO ou sous pavillon onusien pour mettre fin à cette occupation. Pour sa proximité aussi avec des éléments de l’ex-junte putschiste qu’il a ouvertement soutenue, la justice le soupçonne de complicité d’assassinats mais aussi de création d’un camp de tortures et d’autres infractions. Des sources concordantes affirment que l’ex-leader estudiantin des années insurrectionnelles (1980 – 90) a été de mèche avec certains porteurs d’uniformes et, au pire moment du coup d’Etat, il aurait concocté des plans machiavéliques contre la sûreté de l’Etat malien. C’est dans ce sens que la Sécurité d’Etat l’a déjà entendu. Son immunité parlementaire avait été levée (législature précédente) mais, à la faveur des dernières législatives, il a été élu et jouit à nouveau de ce privilège des députés.
En outre, Mariko est impliqué dans la répression d’une manifestation estudiantine ayant entraîné la mort de deux étudiants, un garçon et une fille. Dans ce dossier, des policiers proches de Siméon Kéita (actuellement détenu au camp I) et de son bras droit feu Siriman Fané ont été inculpés pour « complicité d’assassinat ». Affaire à suivre.
Bruno S SEGBEDJI