Le cercle de Bandiagara connaît un départ massif des bras valides vers les centres urbains et les sites d’orpaillage. La position géographique de ces sites par rapport à la Guinée voisine où l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola s’est déclenchée il y a quelques semaines, rend très importante la prise de dispositions pour éviter la propagation de la maladie vers notre pays. L’urgence est réelle car depuis le déclenchement de cette maladie, le cercle de Bandiagara enregistre l’arrivée d’un nombre important de ses ressortissants en provenance des sites d’orpaillage.
Suite à l’arrivée dans la commune rurale de Bara Sara, située à environ 45 km de Bandiagara, de personnes fuyant l’épidémie de fièvre hémorragique en Guinée, une équipe socio-sanitaire du district sanitaire de Bandiagara conduite par le médecin chef du CSRef, le Dr Boubacar Sidiki Kouyaté, s’y est rendue. L’équipe était composée de Lagampiè Dembélé, chargé du Système d’information sanitaire au CSRef, Amadou Konaté, technicien du développement communautaire au service du développement social et de l’économie solidaire, et Benjamin Kodio, chef centre du village de Ouo.
L’objectif de cette mission était de renforcer la surveillance épidémiologique du cercle grâce à la collecte d’informations sur les personnes venant de Guinée, d’informer et de sensibiliser la population sur l’épidémie d’Ebola, de rechercher des cas suspects et d’identifier les zones d’isolement appropriés.
Sur le terrain, le Dr Boubacar Sidiki Kouyaté et ses agents ont rencontré les nouveaux arrivants identifiés dans trois villages : 2 à Ouo Guina, 24 à Ouo Sarré et 1 à Diallo. L’un d’eux rapporte avoir perdu son compagnon de route en Guinée. Tombé malade, ce dernier avait été évacué dans un camp d’isolement avant son décès. Mais selon le médecin chef du CSRéf de Bandiagara, le Dr Boubacar Sidiki Kouyaté, le document qui avait été remis au malade par les agents de santé guinéen faisait état d’un diagnostic de méningite. Les autres personnes identifiées assurent n’avoir pas eu de contact avec des malades, mais expliquent que c’est la rumeur qui les a fait fuir vers leurs villages d’origine.
Le médecin-chef indique qu’aucun symptôme n’a été détecté chez eux et qu’ils sont apparemment en bonne santé pour le moment. Au cours de la mission, l’équipe a sensibilisé la communauté sur les mesures d’hygiène préventives. Le médecin a demandé aux autorités communales de poursuivre le recensement systématique des nouveaux arrivants de Guinée, d’identifier un site éventuel d’isolement et de notifier d’éventuels cas suspects aux centres de santé les plus proches.
Le préfet de Bandiagara, Abdrahamane Tangara, vient ainsi de convoquer une réunion regroupant outre les agents de santé, le maire de Bandiagara Housseiny Saye, le 2ème vice-président du conseil de cercle, Bourema Telly, les représentants des chefs de quartier, des femmes et des jeunes. Durant cette rencontre, le préfet a invité les participants à la prudence et à la vigilance pour éviter l’introduction de la maladie dans le cercle et surtout avec le retour de ces jeunes dans la commune rurale de Bara Sara. L’accent, a-t-il insisté, doit être mis sur l’information et la sensibilisation. Aujourd’hui, toutes les radios sont mobilisées dans cette perspective. Dans les mosquées et les églises, les leaders religieux contribuent à l’information des fidèles. Dans les écoles, des leçons modèles sont dispensées à travers une fiche type élaborée par le ministère chargé de l’éducation et qui aborde tous les aspects de la maladie.
