L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la
Croix-Rouge et l’Unicef ont décidé d’intensifier leurs efforts dans le cadre
de la prévention et de la lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola en cours en
Afrique de l’Ouest, particulièrement en Guinée, pays le plus affecté.
Dans des communiqués séparés diffusés jeudi, ces trois organisations ont
annoncé notamment des sessions de formation et une campagne de diffusion
d’informations essentielles dans la lutte contre la propagation de la fièvre
hémorragique en partie due au virus Ebola qui a fait depuis janvier 101 morts
en Guinée (sur 157 cas) et dix au Liberia (sur 21 cas).
Des cas suspects ont été signalés en Sierra Leone et au Mali, mais les
tests au virus Ebola se sont révélés négatifs. Les analyses ont confirmé que
67 cas en Guinée et cinq au Liberia étaient dus au virus Ebola, hautement
contagieux et dont le taux de mortalité peut atteindre jusqu’à 90%. Il n’a ni
vaccin, ni remède.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) "intensifie ses efforts
pour concevoir des stratégies de communication adaptées à la culture locale en
vue de faire connaître le virus Ebola, au niveau des communautés de base, dans
sept pays à risque ou déjà touchés de l’Afrique de l’Ouest", a indiqué cette
organisation dans son communiqué.
Le travail est mené avec des partenaires dont la Croix-Rouge, l’OMS et les
ministères de la Santé des pays concernés, à travers "tout un arsenal de
communication", incluant textos, "émissions de radio, programmes de télévision
et campagnes de porte-à-porte", a expliqué l’Unicef.
"La plupart des gens dans cette partie du monde n’avaient jamais entendu
parler du virus Ebola", découvert en 1976 en République démocratique du Congo
(RDC, ex-Zaïre), a souligné le docteur Guido Borghese, un conseiller de
l’Unicef.
"Des sketches radios, des documents imprimés, des émissions de télévision,
et même des messages vocaux sont envoyés automatiquement aux téléphones
mobiles (...), pour atteindre le plus de gens possible, faire passer les infos
dans les langues locales et sauver des vies", a-t-il déclaré.
L’OMS devait commencer jeudi une première session de formation destinée à
70 personnes à Conakry, capitale de la Guinée, tandis que des formations sur
le contrôle des infections, en cours depuis mardi à l’hôpital Donka, et
devraient être prochainement étendues à d’autres centres médicaux, selon son
communiqué.
Elle a évoqué aussi la mise en place d’un centre opérationnel au ministère
guinéen de la Santé afin de coordonner toutes les activités concernant les
détection, recherche, transport, hospitalisation et éventuellement inhumation
des cas suspects.
De son côté, la Croix-Rouge française a annoncé le déploiement en Guinée
d’"une première équipe de réponse aux urgences", pour appuyer la Croix-Rouge
guinéenne "dans sa réponse à l’urgence Ebola".
Il s’agit d’une équipe "à la fois médicale et spécialisée en eau et
assainissement" comprenant des volontaires français, de la Croix-Rouge
canadienne et de l’ONG Women And Health Alliance International (Waha
International), selon son communiqué.
"La mission de cette équipe, concentrée dans le sud-est du pays, à
Guéckédou et Macenta, est de superviser et de former 150 volontaires de la
Croix-Rouge guinéenne pour leur permettre de mener à bien leurs missions sur
le terrain", a-t-elle précisé.
Pour sa part, l’ONG Action Contre la Faim (ACF) a "prévu la distribution de
chlore et de savon, ainsi que le renforcement des dispositifs de promotion au
lavage des mains dans les écoles" en Guinée. Ses équipes y "interviennent
auprès des populations à risque dans le but d’éviter de nouvelles infections",
a-t-elle indiqué dans un communiqué.
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