Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes de la Nation et de les résoudre, pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, le pouvoir, après la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly, a choisi de s’installer dans l’invention de bouc émissaire. A travers de récents évènements juridico-politiques, le Président Ibrahim Boubacar Kéita se fait découvrir comme un chantre de la politique de l’autruche.
Pour semer la diversion face au dossier d’enquêtes policières impliquant le Corse de Pasqua, Michel Tomi et dont les éclaboussures ont douché Koulouba, les chefs d’orchestre à la manœuvre n’ont pas tardé à sortir un nom livré au lynchage : l’opposant Soumaïla Cissé, le commanditaire désigné. Lynché et abandonné pour mort. Cependant, les manifestants ont à peine fini de savourer leur victoire, que le Premier ministre Oumar Tatam Ly affiche des équations à résoudre, de vraies, des questions de « dysfonctionnements et d’insuffisances relevés dans la marche du gouvernement », qui empêchent de relever les vrais défis de l’heure.
Face au refus catégorique du Président IBK, de lui permettre d’avoir la position idoine à l’accomplissement de sa mission, le Premier ministre Oumar Tatam Ly qui n’est pas ‘’un homme lige’’, car ‘’bon sang ne saurait mentir’’, rend le tablier. Koulouba invente encore maladroitement des crimes, pour aller à la recherche du coupable, le malfaiteur désigné, c’est Oumar Tatam Ly. Un plan de communication fera le reste, une campagne odieuse, insidieuse, haineuse, orchestrée contre l’honneur d’un Malien se met à se dérouler depuis Koulouba et étale au grand jour toute la médiocrité de notre gouvernance, qui se résume à une communication de la maladresse.
Pourquoi lyncher Oumar Tatam Ly, un ancien collaborateur du Président, et en toute logique, un homme respectable. Selon un confrère de la place, « dans cette atmosphère délétère, traduisant sans doute les errements du palais, tout y passe. Objectif : traîner Tatam Ly dans la boue parce qu’il a (enfin !) eu le courage d’étaler (dans sa lettre de démission) sur la place publique les tares du pouvoir qui nous gouverne. Le départ (forcé) du banquier est l’illustration (parfaite) du blocage de l’appareil d’Etat.
En vérité, le système IBK est déjà en panne, voire sclérosé. Il l’est pas par la faute de Tatam Ly, mais en raison d’une absence de programme de société et d’un manque de vision porteuse d’espoir et de développement pour le Mali ».
En réalité, c’est désormais la machine du sectarisme et de l’intolérance qui est en marche, si on ne prend garde. Comme le dit le slogan de feu Joseph Ki Zerbo, « I lara, I sa la » (tu te couches tu es mort). Selon le confrère, « cette agitation orchestrée autour de la démission du PM est la preuve que le régime perd son sang froid. Il panique au lieu de chercher des solutions aux préoccupations des Maliens. Il gesticule au lieu s’attaquer aux tâches urgentes de l’heure ».
Cet orchestre au rythme bien cadencé, suivant des notes agencées depuis Koulouba, le clairon mortuaire derrière un homme qui a assené la preuve qu’il veut survivre au delà de la cité administrative, sont la preuve, que la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly a pris de court Koulouba et a fait très mal au Président IBK. Pourquoi s’acharne-t-on contre Oumar Tatam Ly, (avec qui nous n’avons aucune affinité) jusqu’au delà de la critique, frisant l’injure ?
B. Daou