Les étudiants du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM/BFK) ont reçu le 8 avril 2014, dans le cadre de leur traditionnelle conférence pédagogique, l’artiste comédienne Palenfo Bomsoya Augusta. La présidente de l’Association « Elipse » et Directrice du Festival international du Rire et de l’humour de Ouagadougou (FIRHO) a éclairé la lanterne des étudiants sur les espérances et les difficultés auxquelles ils pourront être confrontés à la sortie de l’école.
Comme d’habitude, depuis le démarrage de cette initiative qui a déjà reçu de grands artistes comme Oumou Sangaré, Toumani Diabaté, Ali Farka Touré, Alioune Ifra N’diaye, Kanimba Oulén, Youssouf Tata Cissé et Ky Siriki, les étudiants étaient très nombreux dans la salle.
Personne ne voulait ce faire conter l’évènement. Pour cette conférence, Augusta Palenfo a volontairement choisi le thème : « Femme, théâtre et cinéma ». « La conférence pédagogique, offre aux étudiants finalistes l’occasion de discuter directement avec un artiste confirmé afin qu’ils s’enrichissent de son expérience », a indiqué Mouctary Haïdara, le directeur des études du CAMM/BFK.
Selon lui, « la vie, l’œuvre et la manière de conduire une carrière sont des éléments importants qui peuvent servir les artistes en devenir que sont les étudiants ». Dans son approche du thème, la conférencière dira qu’il n’est pas facile pour une femme de choisir le métier du théâtre.
Selon elle, dans son cas, elle a seulement eu la chance de développer un talent inné. « Dès le lycée, je me suis convaincue que ma voix s’était le théâtre, même s’il a fallu que je viole certains interdits des parents pour pouvoir m’affirmer dans ce métier », a-t-elle indiqué. Pour fuir la peur de devoir affronter de longues études, avant de se retrouver au chômage, notre conférencière s’est inscrite à l’Atelier du théâtre burkinabé (ATB), qu’elle fréquentait parallèlement au lycée.
Mais, après deux années de pratique théâtrale, elle s’était convaincue que sa vie c’est le théâtre. Mais, il fallait affronter intelligemment les parents et les clichés que l’on a collé au théâtre sous nos cieux ou aux comédiens de théâtre. « S’il est déjà difficile de faire du théâtre, cela est encore plus compliqué pour une femme », a-t-elle indiqué.
Mais, elle a conseillé aux jeunes filles qui ont choisi se métier de tout mettre en œuvre pour rehausser l’image de la femme africaine. Elle a invité les comédiens, jeunes ou vieux, de refuser de jouer pour la forme. Convaincue que le comédien ou la comédienne doit vivre de son art, Augusta ne s’est pas privée de dénoncer les réalisateurs qui veulent souvent faire jouer des comédiens pour des peccadilles. « Le cinéma paye mal et ne nourrit pas toujours son homme.
C’est pourquoi, j’ai choisi de me consacrer au théâtre », a-t-elle indiqué. En plus elle pense que le théâtre lui donne l’occasion de jouer des scènes qu’elle veut, alors que le cinéma ne choisi que les parties de son jeu que le réalisateur veut. « S’il le faut, je choisis mon travail. Le mariage n’est pas une fin en soi », a indiqué Augusta qui a néanmoins prôner le dialogue pour convaincre le partenaire de la comédienne afin qu’il comprenne le choix de son épouse.
Elle a aussi estimé qu’au Burkina le théâtre est vivant avec des ateliers et des centres de formation, même si elle dénonce le manque de soutien de l’Etat. Elle a conseillé aux jeunes de ne pas tout attendre des pouvoirs publics. Âgée de 33 ans et plongée depuis déjà 14 ans dans le monde du cinéma et du théâtre, Augusta a participé à 11 films et autant de séries TV et joué dans 23 pièces de théâtre.
Assane Koné