Imam Mahmoud Dicko, Président du Haut conseil Islamique du Mali (Hci) : ‘’ Je suis vexé de voir l’archevêque et l’Imam de Bangui sillonner New-York, France et ailleurs, mais pas en Afrique’’
Lors de la cérémonie de lancement officiel des activités du Groupe de réflexion pour la contribution de la presse dans la résolution de la crise centrafricaine (Grcprc) le week-end dernier, le Président du Haut conseil Islamique (Hci), Imam Mahmoud Dicko a invité ses frères centrafricains à venir prendre des leçons au Mali pour la gestion de leur crise.
« Nous avons démontré que nous pouvons donner l’exemple aux autres par notre maturité. Le Mali a subi une crise profonde, une déchirure n’eut été la maturité de cette nation. N’eut été l’union sacrée des confessions religieuses, le Mali ne serait pas là où nous sommes aujourd’hui », indique Imam Dicko. L’allocution de Mahmoud Dicko qui a duré environ une vingtaine de minutes a pris l’allure d’un prêche.
Aucun domaine n’a été épargné dans sa déclaration aussi bien au Mali qu’en Centrafrique. Il a soulevé des points au Mali et donné des leçons aux Centrafricains. « Je pense réellement que le Mali peut donner des leçons aux autres. La cohésion entre nos différentes confessions religieuses. Nous avons ici au Mali l’union sacrée entre les confessions religieuses.
Il y’ a eu des pères fondateurs de cette union qui nous a permis de résister à beaucoup de choses. Ce que les centrafricains sont en train de vivre est la conséquence de la mauvaise gouvernance. Je suis vexé quand je vois l’archevêque et l’Imam de Bangui sillonner New-York, la France et ailleurs, mais pas l’Afrique. Qu’ils viennent nous demander. Nous avons suffisamment d’expériences. Nous pouvons leur montrer des exemples », a déclaré le président du Haut conseil Islamique (Hci), Imam Mahmoud Dicko.
Selon lui, depuis 2012, il ne se passe une semaine sans qu’il ne rencontre l’archevêque de Bamako pour discuter et réfléchir ensemble ce qu’il y’a lieu de faire. Imam Dicko a sans ambages indiqué que les politiques cherchent un bouc émissaire dès qu’ils échouent. Tous les problèmes africains sont dus à la mauvaise gouvernance. « Ce n’est pas un problème religieux ni ethnique, ni racial », a-t-il dit. Et de poursuivre que ce qui se fait dans nos pays et ailleurs n’est pas gratuit. Dès qu’on veut manipuler les gens, on leur fait croire que leur malheur vient de la religion.
La crise centrafricaine n’est pas une crise religieuse. Il y a des mains invisibles derrière tout ça. Pour Mahmoud Dicko, les gens ont décidé de s’éloigner trop de la religion raison pour laquelle il n’y a plus de morale.
Aguibou Sogodogo