Lorsque le Colonel Abdine Guindo, en sa qualité de garde rapproché du Président d’alors, est donné d’avance pour sauveur de Att même si par des ragots, lorsque le bataillon dirigé par le même Abdine s’engage dans un coup de force contre le CNRDRE, lorsque Abdine est enfin mis aux arrêts, il est difficile de croire à une trahison annoncée par Att, qui n’a plus raison en rien depuis le 22 mars. Et d’ailleurs les journalistes ne font que mentir, c’est tant pis pour eux s’ils sont agressés, avons-nous bien entendu à notre corps défendant. Alors qui dit la vérité ?
Nous tenons à préciser que Abdine et Att sont bien en vie, et capables d’apporter un droit de réponse. C’est pourquoi il ne nous revient pas de censurer une telle information. Pis, nous enfonçons le clou en révélant que pour notre part, s’il y a à lever l’équivoque, c’est sur l’arrestation de Abdine Guindo. Pourquoi Abdine n’a nullement été inquiété, ni maltraité à l’instar de ses camarades contre putschistes, comme le pense le commun des mortels. S’agit-il d’une arrestation ou d’une mise en scène ? En tout cas des informations font état d’un compromis selon lequel le Colonel El Hadj Gamou aurait signifié aux autorités militaires qu’il lui faut absolument le concours de Abdine pour reconquérir le Nord. Ce que le CNDRE en particulier aurait accepté. De ce pas Gamou aurait réussi à convaincre Abdine à se rendre. Pour son arrestation déguisée. Ceci expliquerait cela.
Il s’agit là encore de propos difficiles à digérer. De ce que nous avions entendu sur Gamou, traité de tous les noms d’oiseau par les militaires dans l’entourage même du capitaine Sanogo à Kati et ailleurs, ajouté à cela le statut de contre putschiste de Abdine, la note s’avère salée pour qu’on accepte un tel compromis. Mais nous n’avons aucun droit de douter du patriotisme et de l’esprit d’ouverture du Capitaine Sanogo. A la date d’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent comme nous que le Capitaine est revenu de loin, eu égard à ses nombreuses concessions, pour sauver le Mali des sanctions de la CEDEAO. En tout cas des proches de Abdine ont pu s’assurer qu’il se porte bien, qu’il n’a pas eu la moindre égratignure. L’essentiel pour nous, c’est d’aboutir à la vérité, sans aucune prétention d’être les seuls détenteurs de cette vérité. Notre rôle est de rapporter des propos, le mensonge vient des autres et nous y faisons très attention car il y va de notre crédibilité.
Il convient également de revenir sur le communiqué diffusé par les bérets rouges lors de leur coup de force, sur lequel des équivoques restent à lever. Communiqué que beaucoup de Maliens n’ont pas pu entendre : » Nous n’avons aucune intention de mettre ce pays plus mal qu’il ne l’est déjà. Notre intention est de lever cette épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la tête de nos politiciens, j’entends par là le Président de la République par intérim, le Premier ministre et tout son gouvernement. Le citoyen malien n’a pas besoin de souffrir puisqu’il ne souffre déjà. Notre objectif, c’est que cette jungle laisse ce pays évoluer. Que les militaires de tout bord, si vous êtes patriotes, si vous n’avez pas oublié ce pourquoi vous êtes engagés pour cette belle nation, rentrez dans vos camps, entraînez-vous, préparez-vous, parce que si nous devons mener une bataille, cette bataille doit se mener au nord, parce que le nord, je vous rappelle, est une partie du territoire national. Si nous devons nous battre contre quelqu’un, nous devons nous battre contre l’assaillant qui nous a coupé une partie substantielle de notre pays. J’espère que tous les patriotes de ce pays, chacun à son niveau, politiciens, hommes de loi, étudiants, j’en passe, militaires, que chacun à son niveau, jouera son rôle pour que cette belle nation redore son blason le plus rapidement possible. Merci de votre attention. Vive le Mali ! Vive le régiment Para ! « .
Ce message a le mérite de révéler le ras-le-bol d’une corporation hostile à la junte, plutôt que d’annoncer un coup d’Etat, car il ne figure en aucun moment la déposition du pouvoir en place. Ces hommes attestent de leur allégeance au Président par intérim, au Premier ministre et au Gouvernement. S’agissait-il d’une banale querelle de positionnement, une mutinerie de plus ? Là aussi, nous ne sommes pas au bout de nos peines, il y a lieu de faire toute la lumière sur cette affaire, sur ce qui a pu se passer pour que les bérets rouges passent à l’offensive ?