Moussa Mara lors de la passation de services à la Primature, « Un membre du Gouvernement ne saurait travailler s’il n’est pas loyal envers le Chef de l’État”
Mercredi 09 avril 2014, s’est déroulée dans les locaux de la Primature la passation de service entre le Premier ministre sortant Oumar Tatam Ly et le nouveau Premier ministre fraîchement nommé, Moussa Mara. Tout juste après la cérémonie protocolaire de passation de service, le nouveau Premier ministre a livré à la presse sa première déclaration portant sur les principaux axes de l’action gouvernementale.
Naturellement, le Premier ministre Moussa Mar a commencé par remercier le chef de l’État Ibrahim Boubacar Kéita pour la confiance placée en lui. Le nouveau locataire de la Primature focalise sa mission sur un certain nombre d’axes prioritaires. Pour Moussa Mara, la première mission consistera d’abord à restaurer et à renforcer les institutions, à renforcer la gouvernance à travers l’amélioration des rapports entre l’État et les citoyens.
La deuxième mission à laquelle Moussa Mara entend faire face est relative à la sécurité au nord tout comme au sud du pays. Le Premier ministre a reconnu que la crise que traverse notre pays est complexe, si bien qu’elle a de nouveaux acteurs comme les jihadistes, les terroristes, les narcotrafiquants…
Face à cette réalité, il dit que sa résolution ne pourra être faite dans l’immédiat et qu’elle prendra du temps. Dans cette mission délicate, M. Mara s’engage à mettre l’accent sur la communication. Sur le chantier de la réconciliation, le Premier ministre envisage de privilégier la vérité et la justice.
Dans le domaine du développement, Moussa Mara entend réduire la pauvreté en créant les conditions du développement économique. Pour assurer le développement du pays, le chef du Gouvernement s’engage à mettre à la disposition des Maliens les services sociaux de base tels que l’éducation, l’hygiène, l’eau, l’assainissement.
Le nouveau Premier ministre a mis l’accent sur la loyauté envers le président de la République, sur la solidarité gouvernementale sur la lutte contre la corruption. « Un membre du Gouvernement ne saurait exister s’il n’est pas loyal envers le Chef de l’État. L’intégrité absolue des membres du Gouvernement sera consacrée. Il ne faudra plus que la responsabilité soit un moyen d’ascension sociale », a souligné Moussa Mara. Dans sa gouvernance, M. Mara entend récompenser le mérite et rétablir l’équité entre les citoyens.
Dans sa mission, il prévoit d’octroyer à la majorité présidentielle toute sa place. De même, il a affirmé s’engager à respecter et à faire respecter l’opposition pour l’équilibre de la démocratie. Il envisage de travailler avec les maliens en accordant un rôle capital à la société civile. Déjà, il demande aux maliens d’accompagner le Gouvernement qu’il mettra en place.
Modibo KONÉ
*
Extrait de la déclaration du Premier ministre Moussa Mara, hier
“Il nous faut recoudre le tissu social qui a été particulièrement traumatisé par les troubles des années précédentes ; faire en sorte que les Maliens, mains dans les mains puissent continuer à croire en l’avenir de notre pays et de s’employer de telle sorte que le pays avance. En matière de l’éducation, il faut reconnaître que c’est l’école qui conditionne l’avenir du pays, mais qui détermine aussi notre présent, notre futur et notre place dans les concerts des nations. Par rapport à l’Économie, il faut créer les conditions d’un développement économique significatif qui puisse traduire par une réduction forte de la pauvreté dans notre pays et en même temps que les fruits de cette prospérité puissent être équitablement repartis. Il faut aussi que les services de bases, qui sont éducation, santé, eau, électricité, logements puissent être accessibles au plus grand nombre et que les plus faibles de notre société puissent être secourus. Ce développement social constitue l’un des axes majeurs d’orientations du chef de l’État, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA.
Cette mission, nous allons la mener avec un état d’esprit de loyauté envers le chef de l’État ; nous n’oublions pas que c’est le Président de la République qui a été choisi par les maliens et le Gouvernement constitue son instrument d’action. Le Gouvernement ne saurait exister, un membre du Gouvernement ne saurait travailler s’il n’est pas loyal au Chef de l’État. Nous conduirons l’action du Gouvernement avec l’esprit de solidarité entre les Maliens. Il ne peut y avoir du Gouvernement que d’équipe. Il faut que tous se mettent sur une même direction avec la volonté de réussir ensemble.
Nous allons animer le Gouvernement avec l’état d’esprit d’intégrité absolue. Nous ne pouvons plus nous permettre dans notre pays que la responsabilité publique soit un ascenseur socio-économique; que les responsables publique ne soit plus au dessus de tout soupçon.
Nous allons veiller à cette intégrité absolue afin que les membres du Gouvernement soient concentrés pour servir ; nous allons mener cette mission avec l’état d’esprit pour récompenser les mérites; l’état d’esprit de la culture de sanctions ; la sanction est aussi pédagogique.
Nous allons afin mener l’action du Gouvernement avec l’état d’esprit d’équité entre les citoyens. Quelque soit notre position ou statut social, quelque soit notre genre, il faut que l’administration soit publique ; dans l’équité nous allons amener les maliens à croire à l’État et à ses fonctionnements.
Pour que cette mission puisse être couronnée de succès, il est indispensable que le Gouvernement se fonde sur un socle: la majorité présidentielle. Nous allons nous employer très rapidement à faire en sorte que la majorité présidentielle et l’exécutif aillent mains dans la mains ; que cette majorité ait un contenu politique très divers et varié.
Nous allons nous fonder sur la société malienne, nous allons faire en sorte que l’exécutif et la société civile, les leaders traditionnels, religieux, sociaux, qu’il n y ait pas de méfiance.
Nous allons avoir à coeur, le résultat, rien que le résultat. Le résultat en terme des bien être des maliens. L’État n’a d’autre fondement, ni d’autre justification que la satisfaction des attentes des citoyens. Nous devons être attentifs et nous le serons . Nos méthodes sont aussi la rapidité et la machine administrative, la lourdeur, l’indifférence qui seront prises. Nous allons nous employer à ce que l’administration soit véritablement au service des usagers ; que l’Administration soit à l’écoute des populations.
Je termine en lançant un appel à nos compatriotes qui doivent aussi savoir que la réussite du Mali dépend des autorités certes, mais des citoyens aussi. Nous demandons à l’ensemble de nos compatriotes que chacun mesure sa responsabilité en cette période difficile de notre pays ; que chacun s’engage à travailler avec l’État, à respecter les règles, à payer ses impôts, à s’impliquer dans la question publique, pour qu’ensemble nous sortons notre pays de l’ornière. Et Inch’allah nous allons y arriver…”