Premier ministre, Chef du Gouvernement, issu d’un parti qui n’est représenté à l’Assemblée Nationale que par un seul député. Moussa Mara, c’est de lui qu’il s’agit, aura fort à faire pour nombre de nos compatriotes qui ont pourtant bien accueilli sa nomination à la Primature. Va t-on le laisser travailler convenablement en tant que nouveau chef de l’exécutif ? C’est la question qui alimente les débats, dans les grins et salons feutrés de Bamako.
Mais à regarder la situation de très près, les choses se présentent effectivement sous un ciel nuageux, mais des nuages qui pourraient facilement se dissiper si le nouveau Premier ministre se montrait ouvert et ingénieux. Autrement dit, il sera le seul maître de son destin face à des acteurs politiques qui ne se priveraient pas, si l’occasion se présentait, à lui faire une guerre de légitimité. C’est vrai que sa nouvelle posture lui confère une légitimité incontestée tirant sa force de la large légitimité qui est celle de son patron, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Mais que vaudra cette légitimité du premier magistrat du pays si d’aventure elle était amputée de la légitimité et de son parti et de ses alliés politiques ? C’est donc en cherchant le nécessaire équilibre à ces légitimités que Moussa Mara pourra réussir son pari. Tout devient donc une question de casting et de tact, avec une grande dose de respect et d’humilité. Ce qui n’est pas au-dessus de ses moyens !
Assane Sy DOLO