La guerre ouverte qui opposait l’ancien chef du gouvernement Oumar Tatam Ly à certains barons du Rassemblement pour le Mali (Rpm), en l’occurrence le secrétaire général Dr. Bocary Téréta, a connu son épilogue. En effet, le premier n’ayant pas obtenu du président IBK le feu vert pour doter le gouvernement de compétences accrues comme indiqué dans sa lettre de démission, a rendu le tablier le samedi dernier. Pour le remplacer à ce poste convoité par le secrétaire général du parti du Tisserand, le président IBK a jeté son dévolu sur le jeune Moussa Mara, président du parti Yelema et précédemment ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville.
Accusé par des Rpmistes d’être un intrus et un rallié de dernière minute et principal bénéficiaire du fruit de l’arbre qu’il n’a planté, le désormais ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly a jeté l’éponge mettant ainsi fin à la guerre qui l’opposait à certains barons du Rpm.
À la place du banquier, certains cadres du parti présidentiel préféraient Dr. Bocary Téréta, jugé très proche du président IBK avec qui d’ailleurs ils ont claqué ensemble la porte de l’Adéma, lorsque le Mandé Massa assurait la présidence de ce parti. Avec ce lien robuste qui le lie à son mentor et se croyant au sommet de son art politique et membre influent du Rassemblement pour le Mali (Rpm), l’enfant de Diodiori, dans le cercle de Ténenkou, pensait avoir fait le plus dur pour occuper ce poste. Malheureusement, son rêve ne sera pas réalisé en dépit de leur lien de collaboration. Car le président IBK a préféré le jeune Mara même si certains voient derrière ce choix la main de la première dame, Kéita Aminata Maïga.
Une fois à ce poste, Bocary Téréta se voyait en acteur de la promotion des cadres de sa formation politique aux postes stratégiques de l’administration, pour mieux renforcer l’influence du Rpm à travers tout le pays. Une stratégie politique que l’Adéma a adoptée en son temps pour être mieux implanté sur toute l’étendue du territoire national. C’est cet exemple que le secrétaire général du Rpm voulait s’inspirer afin de donner plus de visibilité à son parti. Malheureusement, il a été pris à contre-pied par son mentor, qui a choisi Moussa Mara pour conduire les actions du gouvernement. Une promotion qui a provoqué des grincements de dents au sein du Rpm, car, semble-t-il, contrairement au gouvernement précédent, le parti entendait enlever cette fois-ci le gros lot à commencer par la Primature. Mais ce faux bond du président IBK est un désaveu pour le peuple du Rpm, au moment où des barons du parti avaient commencé à orchestrer des tractations et des coups bas par-ci par-là pour récupérer la Primature.
En tout cas, selon certains acteurs politiques maliens, la nomination de Moussa Mara à la Primature est perçue comme un véritable affront infligé par IBK à ses partisans, même s’il reste convaincu qu’il a été élu par le peuple malien et non par le Rpm. Un pied de nez au Rpm qui a provoqué la colère et l’indignation dans les rangs du parti du Tisserand. Aussi, loin de comprendre la nomination de Moussa Mara à la Primature, certains observateurs de la scène politique malienne se demandent si le président IBK fait réellement confiance aux cadres du Rpm. Lequel souffrirait d’un manque de cadres pour assumer le poste de Premier ministre, selon d’autres observateurs.
Zakariyaou Fomba