En 2007, face à une situation presque identique, l’Etat a pris son courage en main pour subventionner la viande au même titre que plusieurs autres produits alimentaires. Pays agropastoral, la viande est aujourd’hui plus chère au Mali que dans pas mal de pays de la sous région dépendant du cheptel malien. A qui profite donc le crime ?
Dépassé et déboussolé devant cette situation, nous avons entrepris des enquêtes pour être mieux informé et informé l’opinion sur cette situation gravissime. Ainsi, nous avons rencontré quelques acteurs de la filière viande. D’abord les femmes, la plupart rencontrée indique ceci : « Vous êtes Chef de famille non ! Alors, comment peut-on brusquement augmenter le prix de la viande dans un pays comme le Mali et dans cette situation de non Etat ? Avant la viande avec os se vendait à 1000 F CFA le demi-kilo, on s’en plaignait. Brusquement et au mois de carême de surcroit, cette qualité de viande est vendue au minimum à 1.200 F CFA, où allons-nous ? « .
Pour toujours s’imprégner de la situation, nous avons rencontré des bouchers qui ont laissé la latitude à Oumar Diarra de parler à leur nom : « Je pense qu’au Mali sônsôro tara sônsôro nana sinon nous appliquons ce tarif malgré nous. Alors qu’il suffit à l’Etat de subventionner la viande ou de procéder au dialogue avec les éleveurs, le syndicat des bouchers, les abattoirs et les consommateurs pour trouver rapidement une solution à ce problème. Sinon, rares sont les familles qui mangent aujourd’hui la viande dont la consommation est obligatoire pour l’individu. « .
Enfin qu’en pensent les abattoirs ?
M. Abdoul Wahab Moulekafou PDG de l’abattoir frigorifique de Bamako s’estime mal placé pour faire un jugement. D’autant plus que leur rôle c’est de procéder à l’abattage. Mais, il dit : « Comme vous l’avez dit, je me rappelle qu’il n’y a pas très longtemps l’Etat a subventionné la viande pour soulager les populations. Je pense que cela est envisageable malgré la situation difficile que nous vivons. D’ailleurs, cette démarche peut être très salutaire pour nous les Chefs de famille qui en font les frais. »
Alors, M. le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ; M. le Premier ministre, la balle est dans votre camp pour soulager les populations. Car, nous ne savons pas à qui peut profiter ce crime !