Le chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar,
qui avait mené une sanglante prise d’otages en Algérie en 2013 et dont la tête
est mise à prix par Washington, s’est retiré en Libye d’où il entend contrôler
le Sahel, a appris l’AFP dimanche de sources sécuritaires.
"Depuis quelques temps, nous avons la preuve que Mokhtar Belmokhtar, de
nationalité algérienne, l’un des plus dangereux islamistes algériens qui
opérait dans le nord du Mali, s’est retiré en Libye pour éviter d’être arrêté
ou tué. Du territoire libyen, il entend contrôler tout le Sahel", a déclaré à
l’AFP une source sécuritaire malienne.
L’information a été confirmée par une source sécuritaire nigérienne et par
une autre source proche de la mission de l’Onu au Mali (Minusma).
Appelé Belawar (le borgne en arabe) ou Khaled Abou al-Abbas, Belmokhtar
avait été donné pour mort, "tué" par l’armée tchadienne au Mali le 2 mars
2013, une information ensuite démentie par Al-Qaïda.
"Tout le monde est d’accord aujourd’hui qu’il n’était pas mort. Il était
toujours actif mais s’est installé depuis un moment en Libye", a précisé la
source sécuritaire proche de la Minusma.
Ancien combattant en Afghanistan contre les troupes soviétiques, Mokhtar
Belmokhtar a ensuite intégré les rangs des islamistes algériens avant de
devenir un chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Il a ensuite fait partie des responsables d’Aqmi qui avaient pris le
contrôle du nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012 avant d’être chassés
des principales villes de cette région par une coalition internationale
dirigée par la France. Après avoir été chassés du nord du Mali, plusieurs
islamistes ont établi leurs bases en Libye.
Belmokhtar avait en 2012 fait scission d’avec Aqmi et crée son propre
mouvement, "Les Signataires par le sang", avec lequel il a mené la prise
d’otages sanglante d’In Amenas, en Algérie, début 2013.
Cette attaque avait eu un retentissement planétaire en raison de la
présence de nombreux étrangers parmi les otages, dont 37 ont été tués.
Le 3 juin 2013, la tête de Belmokhtar a été mise à prix par les États-Unis
pour cinq millions de dollars. Washington le considère comme "l’un des plus
dangereux terroriste du Sahel".
En août 2013, "Les Signataires par le sang" a fusionné avec une partie du
Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un des
groupes qui avaient occupé le nord du Mali en 2012. Les deux entités ont pris
le nom de "Al-Mourabitoune" (les Almoravides).
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