Espoirs déçus pour les forces du changement qui avaient vu en Moussa Mara « l’incarnation du visage de la rupture d’avec les vieilles habitudes de gouvernance ». Erreur. Le gestionnaire n’a pas le souci du renouveau dans l’action, encore moins de la réduction des dépenses de l’Etat. Explications.
La montagne a plutôt accouché d’une souris. Après une semaine de tâtonnement, contre trois jours selon la norme, l’ex-maire de la Commune IV a finalement présenté une équipe pléthorique de 31 membres. Une architecture qui tranche d’avec les annonces faites, deux jours avant, par l’ex-directeur de cabinet d’IBK qui annonçait « une équipe restreinte »‘.
Avec « un pays aux caisses vides » comme aime à le dire le président IBK, il ne faut vraiment pas s’attendre au respect de l’orthodoxie financière élémentaire en matière de réduction des dépenses de l’Etat en période crise.
De près de 40 membres, le nouveau gouvernement français de Manuel Valls, a été réduit de 50 %, soit 16 ministres. Raison : la crise financière et le déficit budgétaire l’imposent. Le Mali n’est certes pas la France, mais nous sommes plus pauvres que celle-ci. Et nous sommes plus que dans le déficit budgétaire. Mais IBK s’en fout ! Mara aussi ! Bon… nous on fait avec, car impuissant, le peuple doit assister.
Avec 31 membres dans un gouvernement de pays pauvre, il n’y a pas de doute que le partage du gâteau nous tient. IBK a beau nous assurer, lors de sa première adresse après son élection, la réalité crève l’œil. De gros loups, qui cherchent refuge dans tous les régimes, ont pu convaincre IBK de venir s’abreuver à la source. Ils pilleront encore… Tant pis pour les milliers de familles qui souffrent de l’insécurité alimentaire, pour les élèves et étudiants qui manquent d’infrastructures scolaires, les milliers de Maliens qui manquent de soins de santé… !
Il y a véritablement des choix de Mara qui suscitent bien de réflexion. Comme la nomination d’un avocat, Me Mountaga Tall, à l’Enseignement supérieur. Franchement ! Le ridicule ne tue point, car le profil n’a absolument rien à voir avec le poste. Certains trouveront des excuses farfelues, mais elles ne tiennent pas !
Pis, Moussa Mara fait du nouveau avec du vieux en faisant appel à de vieux caciques des régimes Alpha et ATT vomis par le peuple malien. Il s’agit notamment de Soumeylou Boubèye Maïga, Mme Bouaré Fily Sissoko, Ousmane Sy… pour ne citer que ceux-ci. Ils ont été de tous les régimes. Certains diront peut-être, de manière arrogante, que « c’est leur chance ». Sauf que cette « chance » est propulsée grâce à la volonté d’un homme, IBK, qui nous avait promis « le changement ». « Le changement passe obligatoirement par le choix des choix ».
La culture est sacrifiée sur l’autel du clientélisme et du népotisme bon teint, avec la nomination d’une célèbre aventurière Mme Ramatoulaye Ndiaye Diallo. Son seul mérite est d’avoir été la directrice adjointe de campagne d’IBK. Des départements comme la Culture, doivent nécessiter le choix des professionnels du secteur afin d’impulser une nouvelle dynamique, surtout en cette période sortie de crise où la culture un levier essentiel vers la réconciliation.
Il n’est point question pour nous de juger les hommes sans l’action, dans une République qui se veut sérieuse le choix de ces hommes doit impérativement obéir à des critères fondamentaux. La justice, l’enseignement, la culture, le développement rural font partie de ces secteurs.
Au département de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mara a jugé bon de bombarder un célèbre inconnu du monde des médias, Mahamadou Camara, fut-il « directeur de publication » d’un site. Rentré au Mali il y a seulement quelques années, M. Camara fait partie de ces « hommes de médias » qui ignorent manifestement l’historique de la presse malienne, et incapables de nous dire quelle est la situation des radios à travers le Mali, ou encore quelles sont les vraies difficultés du monde de la communication et des entreprises de presse au Mali. Le seul mérite de ce choix est que M. Camara est l’intime ami du fiston d’IBK : Karim. Pitié pour un Mali aux antipodes du complexe et de la promotion d’une famille !
En attendant des actions concrètes, Moussa Mara s’est lourdement planté dans ses choix ! A lui de nous prouver le contraire.
Tony Camara
Journaldupeuple.com