Dans sa volonté d’ « amélioration de la qualité et des performances des administrations publiques », qu’il considère comme « facteur clé de bonne gouvernance » et « un des objectifs majeurs de l’action gouvernementale », l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly, le 27 mars 2014, a pris l’instruction N° 001, PM-CAB, qu’il a envoyé à tous les ministres dès le même jour. Aujourd’hui, tout porte à croire que cette décision du Premier ministre Oumar Tatam Ly serait la pomme de discorde qui a précipité son départ de la Primature.
Il avait cru à la volonté politique affichée d’aller vers le changement réclamé par le peuple malien. Il n’avait pas compris que loin d’être réelle, cette volonté politique affichée pour un éventuel changement, n’était qu’un appât pour avoir le maximum de maliens. Avant de s’en rendre compte, le Premier ministre Oumar Tatam Ly était convaincu qu’ « une attention particulière soit accordée au choix des personnes qui ont la charge de diriger les services et organismes publics ». Dans ce cadre, le Gouvernement, sous sa houlette a décidé d’instituer une procédure de sélection en vue de pourvoir les postes de Directeur, ou assimilé des établissements publics et des projets et programmes.
« Il s’agit de procéder au choix des Directeurs des structures publiques concernées, à travers un processus transparent, en lieu et place de la procédure discrétionnaire actuellement pratiquée », indique clairement l’Instruction N° 001, PM-CAB du 27 mars 2014. Avant d’ajouter que « la présente instruction a pour objet de préciser les conditions et les modalités de mise en œuvre de l’appel à candidature en vue de pourvoir les postes de Directeur, des établissements publics et des projets et programmes ». Selon l’instruction du Premier ministre Oumar Tatam Ly, adressée aux différents ministres « l’appel à candidature est de règle pour le choix des Directeurs ou assimilés des services et organismes publics ci-après : les établissements publics à caractère administratif, les établissements publics à caractère scientifique, technologique ou culturel, les établissements publics à caractère industriel et commercial, les établissements publics à caractère hospitalier, les projets et programmes nationaux ». Pour être conforme avec sa logique, le Premier ministre avait déterminé une procédure de sélection. Selon l’Instruction N°001, « Le Ministre concerné doit préparer et faire publier un avis d’appel à candidature pour le poste à pourvoir ». Il a même prévu les éléments constitutifs de l’avis : le titre du poste; la description des tâches; les conditions générales de travail; les conditions d’âge, de formation, d’expérience à remplir; les dossiers à fournir; la date limite de réception des dossiers. Si dans le cas échéant, l’avis peut inclure d’autres éléments compte tenu de la nature du service ou de l’organisme, l’Instruction prévoit la mise en place d’ « Une Commission d’évaluation et de classement des candidats ». Cette commission comme son nom l’indique « procède à l’évaluation des candidats, sur dossier et sur entretien, et à leur classement par ordre de mérite. Elle propose trois (3) candidats au Ministre de tutelle ».
Ce dernier a l’obligation de motiver son choix parmi les trois candidats. Soucieux de la transparence dans toute la procédure, le Premier ministre Oumar Tatam Ly a même prévu la composition de la Commission : Le Directeur des Ressourcés Humaines; le Représentant du Ministre; le Représentant du Ministre chargé de la Fonction Publique; le Représentant du Commissariat au Développement Institutionnel; le Représentant du Conseil d’Administration lorsqu’il en existe; le Représentant de la Direction Centrale du Secteur. « Pour les nominations par décret pris en Conseil des Ministres, une communication verbale explicitant la procédure de sélection est faite à l’appui des fiches (A et B) de proposition de nomination en Conseil des Ministres », a même prévu l’Instruction N° 001. « J’attache du prix à l’exécution de la présente instruction », avait conclu Oumar Tatam Ly.
Par cette instruction N° 001, le Premier ministre Oumar Tatam Ly, sans trompettes ni tambours, s’était donné les moyens de mettre l’administration malienne à l’abri du clientélisme et de l’achat de conscience qui caractérise notre démocratie. Mais, comme on est jamais mieux servi que par soit, dans le contexte de nos démocraties sous les tropiques, aucun parti au pouvoir ne peut accepter une telle décision. Ils sont nombreux dans nos partis politiques, sous le prétexte de se battre pour le Mali et pour le bonheur du peuple malien, se décarcassent en réalité que pour eux-même. Donnant du coup à nos formations politiques l’image de boîte de placement des cadres, méritant ou pas. Et, pire souvent ce sont ceux qui déboursent le plus qui sont propulsés aux postes « juteux » au sommet de l’Etat.
Donc, si Oumar Tatam Ly devait rester à la Primature, il allait comme il l’a dit, attaché du prix à l’exécution de son Instruction n° 001. Et, cela ne devait pas être du tout du goût du RPM et de son Président. Cette décision est de nature à réduire la marge de manœuvre du Président de la République et de son parti dans le placement d’un certain nombre de cadre en guise de récompense politique. Dans le contexte malien actuel, il faut un peu de courage pour appliquer des mesures comme celles édictées par Oumar Tamtam Ly dans l’Instruction N° 001. Nous espérons que le Premier ministre Moussa Mara accordera un crédit à la décision de son prédécesseur. Dans le cas contraire, les maliens pourront dire à Dieu au changement. Parce qu’il commence par-là, dans le choix des hommes et des femmes qui doivent animer l’administration au plus haut sommet.
Assane Koné
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PRIMATURE
CABINET DU PREMIER MINISTRE
REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple- Un but- Une Fui
Bamako, le 27 mars 2014-04-14
Le Premier Ministre
Chef du Gouvernement
A
Mesdames, Messieurs les Ministres
BAMAKO
Instruction N° 001, PM-CAB du 27 MARS 2014
L’amélioration de la qualité et des performances des administrations publiques, facteur clé de bonne gouvernance, est un des objectifs majeurs de l’action gouvernementale.
L’atteinte de cet objectif requiert notamment qu’une attention particulière soit accordée au choix des personnes qui ont la charge de diriger les services et organismes publics.
C’est dans ce cadre que le Gouvernement a décidé d’ instituer une procédure de sélection en vue de pourvoir les postes de Directeur, ou assimilé des établissements publics et des projets et programmes.
Il s’agit de procéder au choix des Directeurs des structures publiques concernées, à travers un processus transparent, en lieu et place de la procédure discrétionnaire actuellement pratiquée.
La présente instruction a pour objet de préciser les conditions et les modalités de mise en œuvre de l’appel à candidature en vue de pourvoir les postes de Directeur, des établissements publics et des projets et programmes.
1. Des services et organismes publics concernés:
L’appel à candidature est de règle pour le choix des Directeurs ou assimilés des services et organismes publics ci-après :
- les établissements publics à caractère administratif;
- les établissements publics à caractère scientifique, technologique ou culturel;
- les établissements publics à caractère industriel et commercial; les établissements publics à caractère hospitalier;
- les projets et programmes nationaux.
2. De la procédure de sélection:
Le Ministre concerné doit préparer et faire publier un avis d’appel à candidature pour le poste à pourvoir.
Cet avis doit comporter:
- le titre du poste;
- la description des tâches;
- les conditions générales de travail;
- les conditions d’âge, de formation, d’expérience à remplir; les dossiers à fournir;
- la date limite de réception des dossiers.
Le cas échéant, l’avis peut inclure d’autres éléments compte tenu de la nature du service ou de l’organisme.
Une Commission d’évaluation et de classement des candidats procède à l’évaluation des candidats, sur dossier et sur entretien, et à leur classement par ordre de mérite. Elle propose trois (3) candidats au Ministre de tutelle.
Le choix du Ministre doit être motivé.
La Commission est composée comme suit:
- Le Directeur des Ressourcés Humaines;
- le Représentant du Ministre;
- le Représentant du Ministre chargé de la Fonction Publique;
- le Représentant du Commissariat au Développement Institutionnel; * le Représentant du Conseil d’Administration lorsqu’il en existe;
* le Représentant de la Direction Centrale du Secteur.
Pour les nominations par décret pris en Conseil des Ministres, une communication verbale explicitant la procédure de sélection est faite à l’appui des fiches (A et B) de proposition de nomination en Conseil des Ministres.
J’attache du prix à l’exécution de la présente instruction.
Gumar Tatam L Y