Depuis son retour le 27 juillet dernier à Bamako, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a entamé des consultations en vue de former un gouvernement d’union nationale. Onze jours après, les Maliens attendent impatiemment cette équipe gouvernementale. Il est urgent de faire vite puisque, si rien n’est fait dans les prochains jours, tous les ingrédients seront réunis pour rendre très difficile la récupération du nord.
Dans le nord du Mali, la situation devient tous les jours très préoccupante pour les populations.
Pendant qu’à Bamako, on assiste à un bras de fer entre le président de la République par intérim et le Premier ministre sur la formation d’un gouvernement d’union nationale réclamée par la CEDEAO et une partie de la classe politique malienne.
Au même moment la position de certains partenaires et amis du Mali commence à bouger, histoire de dire que c’est le problème du Mali et que c’est aux Maliens de trouver la solution.
Le président de la République par intérim, le Premier ministre et l’ensemble de la classe politique ont intérêt à faire vite pour ne pas tomber dans le piège et être mis devant le fait accompli.
A Gao, les notabilités ont affirmé au médiateur de la CEDEAO qu’elles vivent en parfaite harmonie avec le Mujao. C’est le même constat à Kidal où Iyad Ag Ghaly continue de «charmer» la population. Dans la sous-région, le Sénégal, pays membre de la CEDEAO, a déclaré récemment qu’il n’enverra pas de troupes au Mali. Le Burkina Faso, médiateur dans la crise opte pour une solution négociée.
La Mauritanie et l’Algérie ne veulent pas s’engager dans une guerre qu’elles considèrent comme une affaire malienne. La situation actuelle semble arranger ces pays qui ont trouvé au nord de notre pays un asile pour leurs islamistes alliés d’Aqmi. La position de l’Occident et des USA ne semble pas bouger d’un iota. Quant au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, il prêche dans le désert.
Avec ce scénario qui se dessine, il revient au président de la République par intérim, à l’ensemble de la classe politique et aux ex-putschistes de taire leurs divergences et de préparer l’armée pour libérer les villes et redéployer l’administration. Si cela n’est pas fait dans un bref délai, nous risquons d’assister impuissants à l’indépendance de cette partie du pays ou au fédéralisme qui se profile à l’horizon. Que Dieu sauve le Mali !