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Mohamed Ag Mamoudou, Directeur général de l’agence pour le développement du nord (ADN) : « Si c’est une négociation qui doit désarmer les groupes armés, il faut y aller »
Publié le mardi 15 avril 2014  |  Psychiatre




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Le forum régional de Tombouctou s’est tenu du 27 mars au 04 avril 2014 . A cette occasion nous avons rencontré Mohamed Ag Mahamoud , Directeur Général de l’Agence pour le Développement du Nord. Il nous dresse ici le bilan des actions de l’ADN et les perspectives en vue du Développement du Nord.
Présentez nous votre agence ?

L’agence pour le développement du nord (ADN) est chargée de l’impulsion du développement des régions du nord, à travers la coordination des actions du développement, l’appui aux collectivités pour l’élaboration de leurs programmes de développements économiques , sociales et culturelles, l’appuis à la réalisation d’infrastructure , la promotion de la microfinance et le suivi de leurs activités sociales économiques. Elle a commencé ses activités de façon effective à partir de janvier 2007.
Quelles sont les infrastructures à son actif ?

A titre d’exemple pour la région de Tombouctou, elle a réalisé 107 points d’eau, forages équipés et des puis villageois en grand diamètre, 15 caisses de micro finances mises en place. Ces ont adhéré une fois créées à celles d’envergures nationales tels que : kondo Jiguima, Djiguia Soba, elle a organisé des cadres de concertations des acteurs pour les permettre de mettre en synergie leurs actions du développement pour les meilleurs efficiences dans les interventions.
Quel est votre apport au processus de réconciliation nationale ?

Nous dépendons du ministère de la réconciliation nationale et du développement des régions dunord, depuis que ce ministère a été créé il s’est largement appuyé sur l’ADN, qui a un capital de savoir-faire. En matière de détention d’informations ça va permettre à l’ADN d’être plus efficiente beaucoup plus visible par ce qu’elle était rattachée à la primature qui est le chapeau de tout le monde, de tous les départements mais cette fois si de façon spécifique, nous sommes rattachés à un département qui va s’occuper exclusivement des projets du nord pour les permettre d’accéder aux partenaires techniques et financiers.
Que pensez-vous du forum régional de Tombouctou ?

Il y a plus de 700 personnes qui participent à ce forum. Il y a un besoin des gens de parler et ils ont parlé sans ambages parce que c’est une étape dans la procédure de la réconciliation qu’on veut construire. Déjà un pas est franchi car les gens se rencontrent ils se parlent, des gens qui ne se sont pas vus, il y a deux années, vraiment la vie renaît.
Comment voyez-vous l’avenir du nord ?

La politique d’aujourd’hui des autorités, c’est d’aller vers une décentralisation poussée. Je suis pour une décentralisation très poussée qui responsabilise pleinement les collectivités. Un président de l’Assemblée Régionale qui est le chapeau du développement, l’ordonnateur auxquels sont rattachés tous les projets de développement qui se font localement. Cela ne met pas en cause l’intégrité territoriale du Mali aujourd’hui, le Nord se dépeuple, les gens vont à Bamako parce que tout est à Bamako. Si on avait ramène les projets au nord, les jeunes vont rester. Mais à peine le DEF obtenu ou un diplôme les gens vont à Bamako et ils deviennent finalement des Bamakois. Il faut faire vraiment des régions, des centres d’intérêts, l’ADN a fait la réinsertion socio-économique de 750 jeunes. Maintenant ce qu’il faut c’est la volonté politique.

L’ADN a été vue comme une structure concurrente aux départements sectoriels, ça veut dire que ceux qui font l’hydraulique et même ceux qui font la micro finance n’étaient pas prêt de lâcher les morceaux pour que l’ADN fasse son travail. Il faut redéployer l’Administration les forces de sécurité parce qu’on ne peut pas faire le développement sans la sécurité. Si c’est une négociation qui doit désarmer les groupes armées il faut aller vers ça, ou si c’est une guerre, il faut y aller.

Il faut continuer la procédure de réconciliation, accélérer les négociations, le processus de négociation ou la reprise total du territoire par la force avec tous les risques.
La paix qui se fait au Mali, c’est fait sous l’égide de la communauté Internationale, qui a fixé un peu les caps. Il est difficile pour les autorités de ne pas en tenir compte et les gens sont passionnés. Mais ils doivent savoir que si on n’a pas le soutien de la communauté internationale on n’ira pas loin, c’est-à-dire, on ne pourra pas faire seul face à la situation aussi complexe, qui a des ramifications étendues à l’extérieur. Donc il faut être réaliste, avancer vers la paix ; il faut soutenir les autorités dans leurs démarches d’arriver à la paix. Mais ce qui ont pris les armes, qu’ils sachent que le Mali, c’est notre pays il ne faut pas se tirer une balle dans le pied, il y a de la place pour tout le monde.
Réalisée par Mamadou
D Traoré

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