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Chic ou choc : Les chics, les chocs et les chèques
Publié le mardi 15 avril 2014  |  Le 26 Mars




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Les hommes politiques maliens ont tous les mêmes réflexions, face aux mêmes situations, disait l’autre. Voilà qui est mal pensé, inintelligible et offensant. Surtout lorsque cette affirmation ne concerne que les seuls hommes politiques de notre pays. Et pour cause. Ils sont loin d’être les mêmes, ces hommes politiques maliens, même si, dans une large mesure, la ressemblance est indiscutable. Et l’on peut, sans risque de se tromper, les classer en 3 catégories : les chics, les chocs et les chèques.

S’agissant des chics, il ne nous en reste plus qu’une poignée qui remplirait à peine, la petite mosquée de mon village, peuplé de 78 personnes. Cette race d’hommes politiques, en voie de disparition (hélas), c’est cette catégorie de dignes fils de l’Afrique pour laquelle les intérêts du peuple sont sacrés. Ces hommes ont toujours défendu et défendent encore nos valeurs morales, la justice sociale, la solidarité. Le pouvoir public est pour eux un moyen pour défendre notre dignité et œuvre au développement du pays. Ils cherchent à accéder au pouvoir parce qu’ils ont quelque chose dans le vendre et non pour en mettre dedans. Vulnérables à cause de leur idéal, ils sont constamment les principales cibles des individualités égoïstes et sordides qui œuvrent à leur fatale disparition.

Il y a aussi au Mali, cette 2ème catégorie d’hommes politiques, les chocs. Ceux-ci, ce sont les nouveaux « combattants » de la démocratie, inspirés principalement des événements de mars 1991. Très nombreux, ces anciens lapins passifs, devenus lions il y a seulement 9 ans, ont une conception particulière de la démocratie. Pour eux, la démocratie a été acquise après violence et destruction, alors, le pouvoir aussi ne doit s’acquérir que par la même voie. Ils sont prêts à tout : à casser, à brûler, à mentir, à tuer. Mal aimés de presque tous, ils se réclament cependant défenseurs des droits de tous. Capables d’incendier le ciel et la terre, ces hommes politiques iront jusqu’à vendre les bicyclettes de leurs enfants pour récompenser et encourager de jeunes mercenaires « actifs » pour les sales besognes. Ils manquent cruellement de courage, mais posent, par l’intermédiaire de tierces, des actes téméraires et ignobles.

Cette catégorie d’homme politiques est le plus grand danger qui menace de manière permanente, non pas seulement la démocratie, mais surtout la sécurité des paisibles citoyens.

Enfin, les chèques. Ce sont en général les grands opportunistes. Incolores, inodores sans saveur, les « chèques » boivent avec n’importe quelle louche, mangent dans toutes les danses. Pourvu qu’au rendez-vous il y ait seulement de l’argent ou un poste juteux. Amis des uns le jour, frères des autres la nuit, ils n’ont comme seuls ennemis que les curieux qui osent observer et commenter leurs gestes et mouvements.

Ces gens mettent le feu la nuit et sont les premiers sapeurs pompiers le jour. Pour l’argent, et seulement l’argent, ils font la navette entre les chocs, les chics et les simples citoyens pour diviser, corrompre, voler et piller. Ces opportunistes plus nombreux que tous, se trouvent partout. Dans les champs, les écoles, les ateliers, dans la presse (principalement), les marchés, à gauche, à droite, en haut, en bas. La dignité pour eux, c’est l’argent, l’honneur : l’argent, la vie : l’argent, la mort : l’argent. Ils échangeraient même le bon Dieu contre… l’argent.

Boubacar Sankaré

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