’La réconciliation nationale, la cohésion nationale et le vivre ensemble’’, tel était le thème de l’émission « questions d’actualité » sur l’Ortm le dimanche 13 avril 2014. L’émission était présentée par Moussa Harry Maïga qui recevait sur le plateau, les représentants de la communauté Songhaï, Diadiè Hamadoun Maïga, de la communauté Arabe, Almaïmoune Ould Mohamed, de la communauté Kel Tamasheq blancs, Attaher Ag Matta, de la communauté Kel Tamasheq noirs, communément appelée « Bellah », Dramane A Cissé. Au cours de ce débat, certains ont accusé l’Etat d’avoir créé des milices, d’autres l’ont accusé de n’avoir pas pu assurer la sécurité.
En marge du Forum de Tombouctou sur la réconciliation nationale tenu en début de ce mois d’avril, la télévision nationale a jugé nécessaire d’organiser un débat télévisé pour étaler les faits durant la crise afin d’entreprendre des pistes de réflexion pour une vraie réconciliation nationale. Ainsi, quatre représentants de quatre communautés différentes étaient autour de la table pour donner des éclaircissements. Selon le représentant de la communauté Songhaï, Diadiè Hamadoun Maïga, c’est l’Etat qui est responsable car il a créé des supers citoyens et des citoyens simples. « Il faut faire la violence pour avoir l’audience avec l’Etat. Il n’y’a rien entre les populations. La réconciliation doit être faite entre les groupes armés et la population. Les réfugiés et déplacés ne sont pas totalement retournés au bercail car l’Etat n’a pas pu assurer la sécurité escomptée », a-t-il dit. Selon lui, personne ne construira ce pays sans ses fils.
Pour Maïga, le fautif doit reconnaitre son tort, la vérité doit être établie puis suivra le pardon. « L’administration doit comprendre qu’elle est là pour la population sans discrimination de race ou d’ethnie. Nous croyons en l’avenir du Mali car ce pays a connu des rebellions. Je me réjouis de la création de la commission vérité justice et réconciliation. Nous souhaitons que la société civile soit impliquée à toutes les phases de négociation », a conclu Maïga. Pour le représentant de la communauté Bellah, Dramane A Cissé, l’Etat a refusé la création d’une milice Bellah pourtant la création de la milice Arabe est l’œuvre de l’Etat. Il a évoqué le manque de route dans le septentrion malien. « Nous sommes prêts à pardonner mais nous demandons à l’Etat d’être juste », a-t-il dit. Almaïmoune Ould Mohamed de la Communauté Arabe, sans ambages, a souligné que la milice Arabe a été créée par l’Etat. Avant de préciser que la réconciliation peut être faite sans remuer le couteau dans les plaies.
A l’en croire, c’est la communauté Arabe qui a le plus souffert durant la crise. « Nous ne sommes pas des rebelles, nous ne pouvons pas être des rebelles, nous sommes vos frères. Bellah, Songhaï, Tamasheq, Arabe sont les mêmes dans le même pays. Je reconnais qu’il y’a des bandits dans chaque communauté », a-t-il dit. Avant de signaler qu’il est plus facile de détruire que construire. A cet effet, il a recommandé un dialogue inclusif. Pour lui, le Mali peut renaitre de ses cendres mais il faut que justice soit faite. Quant au représentant de la communauté Tamasheq, Attaher Ag Matta, l’Etat a le devoir de réconcilier les populations. Pour lui, la crise du Mali est due à la pauvreté. « L’Etat doit chercher les voies et moyens de sortie de crise, de faire tout pour traquer les bandits et que cesse aussi le vol de bétail. Nous sommes condamnés à la paix. Tout le monde doit prendre ses responsabilités », a-t-il conclu.