L’espace DJEMU (cadre d’échanges et de partage d’expériences entre acteurs de la société civile, politique, universitaire, etc.) a abrité la 11ème séance de rencontre consacrée à un débat sur la sortie de la crise au Mali. D’éminents hommes politiques, historiens et représentants de la société civile avaient effectué le déplacement. Le panel était constitué de Aly Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Seydou Traoré dit Djicoroni, Amidou Magassa. C’était en présence de Ousmane Sy et bien d’autres personnalités.
Où va le Mali post-crise ? Défis, incertitudes et quêtes. Tel était le thème de la 11e séance de rencontre et d’échange de l’espace DJEMU. De nombreuses questions concernant l’école, la justice, et la réconciliation ont été passées au peigne fin.
Amidou Magassa, l’un des conférenciers, dans une langue on ne peut plus clair, a décrié l’institutionnalisation de l’AEEM par l’Etat. « Il ne peut pas avoir d’école avec la démagogie de l’Etat face à l’AEEM. Seul le président de la République peut résoudre ce problème « .
Parlant de la réconciliation, M. Magassa dira « ceux qui versent le crachat en l’air, le recevront sur leur visage. Je pense qu’il faut tirer des leçons de la dernière crise, afin de travailler par rapport à une paix durable. Soyons capable de résoudre nos propres misères, sinon les autres profiteront de cela pour nous rendre plus misérable comme tel est le cas aujourd’hui. Ce n’est pas en effectuant des voyages à travers le monde entier que le problème sera résolu, mais à l’interne. Car c’est nous, Maliens qui avons les problèmes et non le Mali « .
L’autre conférencier, Pr Aly Nouhoum Diallo, rappellera aux étudiants qu’il a un contentieux à régler avec eux. » A vous étudiants de l’AEEM, je profite de cette tribune pour vous demander de trouver un espace d’échange pareil, et vous me direz pourquoi le 7 avril 1993, vous avez voulu me tuer. Vous m’avez enfermé dans mon bureau à l’Assemblée nationale, avant de bruler toutes les archives du pays. Dites moi, qui vous avait envoyé… « . Il a ensuite rappelé avec regret que si la jeunesse malienne ne prend pas conscience, elle risque de perdre sa dignité.
Ousmane Sy quant à lui dira que la jeunesse malienne a besoin d’un réarmement moral. « Il suffit de marquer un temps d’arrêt dans la rue et de constater que le civisme n’existe plus. Les jeunes ne respectent plus les feux tricolores et même nos valeurs…Et cela fait peur » a-t-il dit.
Avant d’exhorter la jeunesse malienne à prendre conscience de sa responsabilité en arrêtant de boycotter inutilement les cours. Il a affirmé que nos pays doivent tendre vers l’intégration africaine. » Si vous, la jeunesse malienne ne vous ressaisissez pas, vous verrez les jeunes venir d’ailleurs travailler dans votre pays. Et les dirigeants ne pourront pas les empêcher, car nous tendons vers la culture de l’expérience africaine » a-t-il mis en garde.
En tout cas les débats ont été houleux entre la jeunesse et les anciens, chacun de son côté a essayé de rejeter le tort sur l’autre. Au finish, tous ont compris que pour faire avancer un pays, tout le monde devrait regarder vers la même direction. Il a lancé un appel au travail, estimant que seul le travail paie.
Clarisse NJIKAM