Mme Keïta Mariam Travélé, veuve du premier
président malien Modibo Keïta, est décédée lundi à Bamako à l'âge de 94 ans, a
appris l'AFP mercredi depuis Dakar de sources concordantes.
L'information a été rapportée par le quotidien pro-gouvernemental malien
L'Essor, l'Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA, parti
fondé par Modibo Keïta) ainsi que la présidence malienne sur son compte
Twitter, qui n'a cependant pas fourni de détails.
Le décès a été confirmé à l'AFP par un proche de la famille, selon lequel
Mme Keïta sera inhumée jeudi. De même source, elle n'a pas eu d'enfant avec
Modibo Keïta, qui eut, en plus d'elle, deux autres épouses.
Mercredi, lors du premier conseil des ministres du gouvernement formé par
le Premier ministre Moussa Mara, le chef de l'Etat malien Ibrahim Boubacar
Keïta a "fait observer une minute de silence à la mémoire de Mariam Travélé,
la veuve du président Modibo Keïta, décédée le lundi dernier", a indiqué la
présidence.
Il "a rendu un vibrant hommage à cette grande dame dont il a salué le
combat et le sacrifice pour la Nation malienne", a-t-elle ajouté.
Née à Bamako en 1920, Mariam Travélé a grandi et étudié à Bamako. Elle a
épousé Modibo Keïta en 1939.
"Monitrice de formation, puis institutrice, elle avait épousé à la fois la
personne et les idéaux du Camarade Modibo Keïta. (...) Ces dernières années,
elle vivait humblement chez elle à Bamako-Coura", un quartier de la capitale,
a écrit l'US-RDA sur sa page de réseau social.
"Militante engagée de l'US-RDA, elle était le véritable premier compagnon
de lutte de son mari", a estimé ce parti créé en 1946 et qui a conduit le Mali
à l'indépendance de la France en 1960 avec Modibo Keïta à sa tête.
Modibo Keïta a dirigé le Mali jusqu'au 19 novembre 1968, date de son
renversement par un coup d'Etat militaire mené par Moussa Traoré. Il a été
détenu, d'abord dans le nord du Mali, puis à Bamako où il est décédé le 16 mai
1977 dans des conditions non éclaircies.
Après le putsch, Mme Keïta Mariam Travélé fut placée en résidence
surveillée près de Bamako, puis en isolement à Sikasso (sud du pays) pendant
huit ans et demi, avant d'être ramenée à Bamako cinq mois après le décès de
son époux, dont elle n'a pu voir le corps, a indiqué L'Essor.
"Dépouillée de tout, elle ne recouvra la liberté que le 2 janvier 1978",
après sa libération, elle effectua le pèlerinage à La Mecque et, depuis,
n'avait plus quitté Bamako, selon le journal.
cs/mrb
.jpg)