En visite officielle à Dakar, le président IBK a prononcé un discours pour fustiger, comme il sait le faire, le Mnla et la Russie, ce pays qui a reçu des émissaires du mouvement dit indépendantiste qui a semé le trouble au Mali. Colère à Koulouba !
Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a-t-il laissé éclaté sa colère, lundi dernier au Sénégal ? Dans un discours, le président de la République, tout en affichant sa bonne foi pour le dialogue avec les groupes armés et la réconciliation nationale, n’a pas manqué de dénoncer le Mnla pour ce qu’il appelle, sa duplicité dans les négociations. Avant de marteler : « je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à la paix ».
Pour IBK, en se rendant en Russie, le Mnla joue à la duplicité. Sont-ils partis chercher des armes ? Rien n’est moins sûr. En tous les cas, quand les autorités russes ont accueilli les émissaires du Mnla, le ministre des Affaires étrangères malien d’alors, Zahabi Ould Sidi Mohamed avait convoqué l’ambassadeur de la Russie au Mali pour explications. Mais rien n’a filtré de leur entretien. A l’analyse, le Mali est un petit pays devant la Russie et ne peut en conséquence rien exiger de ce pays même s’il décide de soutenir le Mnla militairement.
Seulement voilà, la Russie n’a pas intérêt à jouer à ce jeu au vu des bonnes relations qui existent entre les deux pays depuis l’indépendance. C’est pourquoi d’ailleurs, l’essentiel de l’armement malien est de fabrication russe. Car quand Modibo Kéïta, le premier président du Mali avait opté pour le socialisme, il avait tourné le dos à la France et noué des relations très étroites avec la Russie.
Le président IBK, manifestement, ne compte se laisser marcher sur les pieds dans une affaire qui eu raison de son prédécesseur et l’a conduit dans son actuel exil.