Les chefs des polices des pays de la CEDEAO sont en conclave depuis hier mercredi, à l’hôtel Olympe de Bamako. Cette rencontre dont l’ouverture était présidée par le Directeur générale de la police malienne, Hamidou Kansaye, vise à favoriser la coopération entre les officiers de police spécialisés dans la formation et les opérations en vue de renforcer les capacités régionales pour barrer la route à la criminalité organisée.
A l’ouverture de cette réunion de deux jours du sous-comité technique «formation et opérations» du Comité des chefs de police de l’Afrique de l’Ouest (CCPAO), Abdourahmane Dieng, le patron de cette organisation a fait allusion à l’attentat attribué à la secte islamiste Boko Haram et qui a fait lundi 14 avril 71 morts et 124 blessés dans une station d’autobus près de la capitale fédérale du Nigéria.
Au nom du président de la Commission de la CEDEAO, il a ajouté d’autres dangers majeurs constituant autant de menaces dans la construction de l’édifice de paix et de sécurité de l’organisation. «L’Afrique de l’Ouest est touchée par divers flux de trafics transnationaux attirés par la vulnérabilité particulière de cette région et en exacerbant la faiblesse», a-t-il déclaré.
Parmi ces dangers et menaces, il a évoqué le crime transnational organisé qui porte atteinte à la sécurité des individus et des Etats, mais aussi le trafic de stupéfiants qui demeure de loin l’activité criminelle la plus lucrative, les réseaux criminels actuels ayant diversifié leurs activités afin de réduire leurs risques et de se rendre moins facilement repérables par les forces de sécurité.
Auparavant, le chef du Bureau national d’Interpol au Mali, Mohamed Sidibé, avait indiqué que tout serait mis en œuvre pour la réussite de la réunion de Bamako. Quant au représentant du chef du Bureau régional Interpol à Abidjan, Yves Abadinan Kouassi, il a rendu un hommage appuyé à la CEDEAO pour ses «efforts inlassables dans le soutien des Etats à l’organisation de formations et opérations», mais il a surtout exhorté les pays à une réflexion approfondie afin de trouver des solutions idoines pour assurer cette formation continue «si bénéfique à nos agents».
Le directeur général de la police nationale du Mali, Hamidou Kansaye, qui présidait la cérémonie d’ouverture, sous la supervision de la représentante du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a aussi situé les enjeux importants de cette rencontre, qui intervient à un moment d’autant plus bienvenu que le pays émerge à peine d’une grave crise sécuritaire.
Saluant la présence massive de ces officiers de police venus de la quasi-totalité des 15 Etats membres de la CEDEAO, M. Kansaye a souligné qu’aucun pays ne peut arriver seul à bout de ce large éventail d’activités criminelles.
«C’est pourquoi les autorités policières de la CEDEAO ne cessent d’insister sur l’indispensable mise en synergie des efforts, des expériences et des bonnes pratiques», a-t-il ajouté, se disant convaincu qu’à l’issue des travaux, les experts réunis à Bamako formuleront des recommandations permettant à la sous-région de mieux sécuriser son espace et ses populations.
On rappelle que l’objectif général de la rencontre est de favoriser la coopération entre les officiers de police spécialisés dans la formation et les opérations en vue de renforcer les capacités régionales pour une lutte efficace contre la criminalité organisée. La réunion prend fin aujourd’hui.