En raison du report de la tenue du congrès du haut conseil Islamique, qui était annoncé pour du 15 au 17 avril, le groupement spirituel des musulmans du Mali a tenu un point presse pour expliquer leur position. Ils réclament entre autres la dissolution du bureau sortant et la mise en place d’une commission neutre pour piloter les préparatifs du prochain congrès. C’était le mardi dernier à son siège.
Pour le renouvellement du Haut conseil Islamique, deux personnes ont déclaré officiellement leur candidature. Il s’agit du Président sortant, Mahmoud Dicko, et de Thierno Oumar Hady Thiam, désigné par le Groupement spirituel du Mali. Selon ce dernier, tout était techniquement préparé pour que le congrès se tienne à la date indiquée mais, qu’à leur « grande surprise », le ministre des affaires religieuses et du culte a notifié à la veille le report du congrès à une date ultérieure en raison du déplacement du chef de l’Etat qui accorde une grande importance à la religion musulmane et tient à présider la cérémonie d’ouverture. Cependant, le haut conseil n’est qu’une Association créée pour être l’interface entre la communauté musulmane et l’Etat, donc sa décision s’impose.
Concernant sa candidature, Thiam explique: « Après que le groupement ait joué un rôle crucial dans l’apaisement de la crise du nord, le groupement spirituel a placé sa confiance en moi pour être leur candidat ». Pour la position du groupement sur la tenue du prochain congrès, il a fait savoir que suite à des divergences de vue ayant provoqué une crise de confiance entre eux, des membres de l’organisation ne jouissent plus de la confiance commune pour garantir l’impartialité et la transparence du congrès. Pour remédier à cela, le groupement demande la dissolution du bureau sortant et la mise en place par le ministère des affaires religieuses une commission neutre qui aura pour tâche de piloter les préparatifs du prochain congrès.
Pour Chérif Ousmane Madani Haidara, ce groupement a été mis en place uniquement pour la défense de la religion musulmane, « …pour que le Mali dans son entièreté en tire profit ». Il a rappelé que le Mali a hérité d’un l’Islam tolérant qui n’a rien à apprendre de l’extérieur, que le renouvellement du Haut conseil a toujours été fait sur fond de crise. L’élection du premier président a fait beaucoup de tollé, ce qui a conduit à l’écartement des deux prétendants au profit du défunt Thiam qui n’était pas candidat.
Pour le second renouvellement de l’instance, des informations lui seraient parvenues concernant des irrégularités. L’affaire avait été portée devant le tribunal. Selon lui, le Haut conseil n’est pas la chasse gardée de quelqu’un, toute personne intéressée par le poste peut se porter candidat. Pour Haidara, il n’a jamais cherché à être un quelconque chef. Pour preuve, ils ont été convoqués par les familles fondatrices de Bamako en vue de trouver un commun accord. « Comme aucun des deux prétendants n’entendait céder à l’autre, on m’a proposé le poste, j’ai décliné l’offre » a affirmé l’imam Haïdara.
Pour la présidence du Haut conseil, il souhaite quelqu’un qui ne se sert pas de sa tendance pour combattre les autres, quelqu’un qui prône la paix, l’entente, la fraternité et l’unité de l’Islam. Selon Haidara, aucun conflit n’est pire que celui de religion. C’est pour cela qu’il demande toujours aux chefs religieux de ne pas s’interférer dans la politique. « En cas de conflit, seuls les religieux peuvent apaiser la tension sociale, évitant la dérive destructrice.»