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Edito : Le rouleau compresseur des jihadistes
Publié le lundi 13 aout 2012  |  Le Républicain




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Une main gisant sur le sol dans du sang coagulé et survolé par les mouches : A Ansongo où cette amputation a eu lieu la semaine dernière au nom de la charia, les islamistes passent à la vitesse supérieure. Où s’arrêtera le rouleau compresseur assemblé pièce par pièce sur notre territoire, dans le déni et dans l’indifférence des pouvoirs publics ? Nul ne sait vraiment. L’intelligence locale du péril salafiste reste superficielle, entre les rapports sécuritaires plus ou moins anecdotiques et quelques postures sous académiques inspirées par ce que l’on croit être la leçon algérienne des années noires du jihadisme.

De plus, les nouveaux extrémistes ne sont plus en embuscade comme ils l’ont été en Algérie : au Mali, ils ont chassé les gouverneurs et leurs soldats. Ensuite ils savent que leur réputation, fondée ou non, est plus celle d’obscurs brigadiers de la coke que celle des seuls fous de Dieu. Cette perception peut les amener à s’auto-radicaliser, donc à couper plus de mains pour imposer plus l’image de procureurs intransigeants que celle de narco-nababs intouchables. Enfin, personne ne sait si, quand et comment la jonction se fera entre la kalach des islamistes et l’agenda d’un islam politique devenant, dans nos villes, une force réelle au fil des échecs de gouvernance et des crises. Bamako, Dakar, Niamey, Ouaga sont logés à la même enseigne.

La population y est majoritairement jeune, la démocratie y donne plus d’élus que de pain, le piston mafieux y plombe l’ascenseur républicain et de plus en plus l’auto-validation y remplace l’évaluation. Le Nord malien, à cet égard, peut bien être la simple préfiguration du bouleversement sahélien de demain. Sabre dans le vent mais coke en soute, et vive la sud-mexicanisation du Sahel avec le turban à la place du sombrero. Une expédition coloniale donc. Le défi c’est à ce niveau. Et non dans ue charia pas plus obscurantiste que le polonium en Amérique ou les vendredis de jugement en Arabie Saoudite. Pour le dire crûment donc : le pilote et le carburant de l’Occident bien pensant qui pleure Tombouctou et Gao.

Adam Thiam

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