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Manque de moyens des Sapeurs-pompiers : Un agent met le pied dans le plat : « Les missions sont là, les hommes sont là, mais pas les moyens»
Publié le vendredi 18 avril 2014  |  Le Tjikan




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Face à leur manque de moyens leur empêchant de faire efficacement leur travail, un sapeur-pompier a profité de l’incendie au marché de bétail de Faladié pour interpeller à notre micro, les autorités du pays afin qu’elles leur donnent les moyens pour satisfaire les populations au lieu de, chaque fois, recourir aux services de l’ASECNA. Aussi, il dépeint, sous le sceau de l’anonymat, les problèmes que traversent les sapeurs-pompiers maliens.

Selon ses explications, les sapeurs-pompiers connaissent beaucoup de problèmes malgré l’immense travail qu’ils abattent au quotidien.

A l’en croire, à Bamako, la protection civile n’a que deux à la rive droite et trois à la rive gauche pour les incendies. Ces engins ne sont pas en bon état. Pour preuve, l’engin qui venait de la compagnie de Dravéla pour les aider à éteindre les flammes de l’incendie du marché de bétail de Faladié mercredi dernier est tombé en panne en cours de route au niveau du pont des martyrs.

Ainsi, dit-il, il n’a pas pu faire le déplacement. Le personnel est là, les missions sont là mais les moyens ne sont pas là, explique-t-il.

Avant de poursuivre : « Notre espace d’intervention est vaste malgré le manque de moyens. Aussi, la protection civile n’a pas assez de points de ravitaillement d’eau, or quand le feu se déclenche, il n’attend pas. Le temps d’aller se ravitailler, le feu peut continuer à se propager. ».

Selon ses explications « ils disposent de deux engins de 3500 litres chacun à la rive droite et d’un engin de 3000 litres, de 3500 litres et de 1500 litres en plus d’un autre de 10.000 litres à la rive gauche qui vient en appui ».
Mais aucun de ces véhicules n’est en bon état. Pour preuve, dit-il, mercredi dernier, seuls deux véhicules étaient disponibles et en bon état au moment de l’incendie du marché de bétail de Faladié.
ASECNA, l’éternel recours !
Face à cette situation, devant le moindre incendie d’envergure, l’ASECNA est appelée en secours.

Ce fut le cas lors de l’incendie des Halles de Bamako en 2010, celui de la Cartoucherie du Mali (CARMA) en 2009, les incendies au grand marché de Bamako, marché Dossolo Traoré de Médine, marché rose, Maison des artisans…. Chaque fois, les sapeurs-pompiers maliens, malgré leur courage, leur bravoure et leur savoir-faire, sont obligés de reculer, faute de moyens.
Pourtant, notre interlocuteur explique qu’il n’est pas facile de faire intervenir les soldats de feu de l’ASECNA puisqu’il faut passer par les différents responsables. D’abord ceux de Bamako appellent leurs supérieurs à Dakar. En même temps, la nature de l’incendie est analysée. C’est après tout ce périple que la réponse vient de la direction générale de l’ASECNA qui décide si l’intervention de l’équipe de l’ASECNA est nécessaire.

Aussi ajoute-t-il, la sortie des équipes de l’ASECNA n’est pas gratuite car elle est payante et la facture est souvent salée.

Autre problème qu’il a signalé, c’est l’étendue de leurs espaces d’intervention car, les zones d’interventions sont souvent très éloignées. Alors que le sapeur-pompier n’est efficace que lorsqu’il intervient dans un espace restreint.

En effet, selon lui, l’espace d’intervention d’un centre de sapeur-pompier ne doit pas aller au-delà de 5 kilomètres de manière professionnelle. Alors que leur espace va de Bamako à Sanankoroba, Dialakoroba. En plus de cela, malgré leur manque de moyens, ils interviennent souvent jusqu’au « Faya », à Markacoungo à environ 85 kilomètres de Bamako, même à Siby et à Kolokani.

Enfin, notre interlocuteur a signalé un fait : le manque de carburant. Selon lui, il arrive des fois que des véhicules de la protection civile soient cloués à la direction faute de carburant. Ainsi, dit-il, ils sont souvent obligés de mentir aux populations en disant qu’il n’y a pas de véhicules disponibles car ils sont tous sur le terrain en intervention.

Aussi, il a laissé entendre que certaines personnes mal-intentionnées les appellent pour des futilités ou pour les insulter. Pendant ce temps, des personnes en détresse ne parviennent pas à les avoir.

Autant de choses qui leur rendent la tâche difficile.
« Nous avons de grands espaces d’intervention pour peu de moyens. Raison pour laquelle, on n’est pas efficace car les gens ne voient pas notre efficacité. On nous appelle pour être satisfait, mais le peu de moyens qu’on a fait que nous ne parvenons pas à satisfaire la population qui trouve que nous ne venons pas à temps, que nous ne voulons pas venir quand nous sommes appelés. Certains se fâchent contre nous alors que tel n’est pas le cas. », a-t-il conclu.

Les missions accomplies par la protection civile malgré ses maigres moyens sont à saluer. Car tous les jours, elle intervient pour sauver des personnes en détresse, pour éteindre des feux, secourir des accidentés….Bref, voilà un corps dont les efforts se trouvent embrumés par leur manque de moyens qui saute aux yeux. Il suffit de faire un tour dans un de leurs centres pour s’en convaincre. Il revient aux autorités de mettre ces braves hommes dans les conditions afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle.
G. Diarra

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