C’est dans la salle de réunion de la Fédération des Collectifs d’ONG du Mali "FECONG" que s’est tenue, ce jeudi 17 avril, la 3ème réunion mensuelle entre les Organisation de la Société Civile (OSC) maliennes et la MINUSMA.
En effet, depuis le mois de janvier 2014, à travers sa division Affaires Civiles, la MINUSMA a créé un cadre d’échanges avec les représentants de la société civile malienne. Une fois par mois, ONG, associations, regroupements collectifs et faitières se retrouvent pour débattre de thèmes relatifs à la stabilisation du Mali.
A cette 3ème réunion, la MINUSMA était représentée par la Directrice de la division des Affaires Civiles et son staff, ainsi que par des membres du staff de la division DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion).
Mme Elsie FANGEMBELLA Directrice des affaires civiles à la MINUSMA
« Nous avons tenu la 3ème rencontre statutaire mensuelle avec les organisations de la société civile afin de les encadrer et de les préparer au rôle effectif et efficace qu’elles doivent jouer dans le processus de réconciliation et de paix. Un processus qui a plusieurs volets : dialogue, cantonnement, DDR des combattants ou encore dialogue intercommunautaire. Ce dernier volet est primordial puisqu’il concerne directement l’implication des communautés dans le conflit et la société civile doit jouer un rôle primordial dans la réconciliation inter et intracommunautaire. »
Maître TRAORE Kadidia DOUCOURE Secrétaire Générale du CAP
Collectif des Acteurs de la Paix au Mali
« C’est important pour nous de participer à ces pourparlers en tant que société civile car, lorsque les problèmes se posent, ils se posent d’abord à la société civile. Ce sont nos populations les victimes. Donc si nous sommes présents à ces négociations, dans le cadre de la résolution 2100 et dans le cadre des accords de Ouagadougou, alors nous ne pouvons qu’en être satisfait. »
Conduits par Amadou Diarra, président du comité de surveillance du Forum des Organisations de la Société Civile, les travaux de la réunion ont débuté par des présentations. Pour cette troisième rencontre trois thèmes ont été exposés.
1- L’état des lieux du processus de négociation définitive de sortie de crise ;
2- Le transfert des ressources financières aux collectivités territoriales ; réédition annuelle des comptes.
3- Présentation du processus de cantonnement et du DDR : Désarmement, démobilisation et réinsertion.
Quelques structures représentatives de la société civile malienne étaient présentes à cette réunion parmi lesquelles: le CAP (collectif des acteurs pour la paix au Mali), l’Association des Collectivités et Cercles du Mali, le RENAJEP, l’ONG WILDAF MALI, l’AMM (l’association des municipalités du Mali), l’Alliance pour la Démocratie au Mali ADEMA Association, la CAFO, le COREN (collectif des ressortissants du nord) ou encore la FENACOF.
L’état des lieux du processus de ngociation définitive de sortie de crise
C’est M. Amadou Malé, Secrétaire Général de la FECONG, qui a présenté ce thème. Pour lui, le plus inquiétant réside dans le fait qu’aucune avancée majeure n’est eue lieu durant les 8 derniers mois. Selon lui, l’Etat doit faire un travail de cartographie des différents acteurs et de leurs préoccupations. Il doit aussi définir un agenda de mise en œuvre des pourparlers inclusifs clair et qui donne la parole à tous les acteurs armés ou pas.
Moussa Doudou HAIDARA Secrétaire Administratif Adjoint et Président de la commission de résistance populaire du COREN
« Pour nous l’Etat ne doit pas s’asseoir avec des mouvements armés indépendantistes pour négocier dans le dos des populations, il faut d’abord permettre à ces mouvements, ainsi qu’aux mouvements armés d’auto défense, de se parler et de s’accorder sur les concepts qui vont amener à la paix et ensuite, les mettre en face de la société civile que nous sommes, afin que nous puissions leur dire ce que les populations attendent et que l’Etat puisse servir d’arbitre.»
Le transfert des ressources financières aux collectivités territoriales ; réédition annuelle des comptes
Pour introduire sa présentation, Kassim TOURE, Directeur Exécutif de l’association des collectivités et cercles du Mali, a fait un rappel des dispositions juridiques dans lesquelles doit évoluer la décentralisation. Puis, il en a listé une partie des problèmes avant de présenter quelques mesures prises face à cela. Par exemple, les actions de plaidoyer en faveur d’un renforcement de capacité au niveau financier, humain, matériel et technique. Des actions menées par les associations de pouvoirs locaux que sont l’AMM, l’ACCM et l’ARM auprès de l’Etat et de ses partenaires comme la MINUSMA.
Présentation du processus de cantonnement et du DDR : Désarmement, démobilisation et réinsertion
Cette dernière présentation fut faite par Arthur BOUTELLIS de la division DDR de la MINUSMA. Elle a porté sur le cantonnement et le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion socio-économique des ex-combattants. Conformément à la résolution 2100 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et à l’accord Préliminaire de Ouagadougou, la première étape du désarmement est le cantonnement des éléments des groupes armés. Ce désarmement sera finalisé après la signature de l’accord global et définitif de paix dans le cadre du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR). La MINUSMA appuie les maliens dans la préparation du processus de cantonnement ainsi que dans la conception d’un futur programme national de DDR, conformément aux objectifs de réconciliation.
Une préparation à laquelle elle associe les OSC maliennes à la grande satisfaction de ces dernières.
Mme DEMBELE Ouleymatou SOW présidente FENACOF
Fédération nationale des collectifs d’organisations féminines du Mali
« Dans tous les volets du processus, eu égard à notre rôle traditionnel, nous devons être au centre de ce dialogue inclusif. En tant que femme c’est plus qu’important pour nous et c’est d’ailleurs ce qui est souhaité car, les femmes ont beaucoup souffert de ce conflit… Nous sommes les épouses, les sœurs et les mères des combattants. Nous avons été violées, lapidées, battues et volées. Nous sommes les premières réfugiées dans les pays voisins et déplacées dans notre propre pays… Ce sont les femmes qui peuvent, de par leur rôle, influer sur les cœurs et les esprits. C’est à cet égard que pour la non récurrence, pour la non répétitivité de cette crise, nous tenons à faire partie intégrante de ce dialogue inclusif ! »