Dans cette brève interview qu’il a bien voulu nous accorder, le Maire de la commune urbaine de Diré M. Kalil Ibrahim Touré évoque avec émotion les souffrances endurées par les populations pendant la période d’occupation de la localité par les Djihadistes et autres bandits armés et le devoir pour tous d’œuvrer à la consolidation de la paix.
26 Mars : Comment la population de Diré a vécu l’occupation jihadiste ?
Kalil Ibrahim Touré : La population de Diré a été vraiment meurtrie par cette occupation. Les habitants ont souffert dans leur âme et dans leur chair. Cette population garde encore les séquelles de cette cruelle occupation caractérisée par des agressions au quotidien, des enlèvements d’hommes et de biens, des vols et des viols. Avec l’occupation de Diré par les bandes armées, toutes les activités économiques, politiques, sociales, et culturelles de la commune étaient arrêtées.
26 Mars : Comment cette population gère-t-elle actuellement cette période d’apaisement et de liberté ?
Kalil Ibrahim Touré : Naturellement, comme vous le saviez, les musulmans que nous sommes pardonnons très vite.
C’est pourquoi, des actions sont menées par la marie de Diré, l’Etat malien et les partenaires au développement pour l’organisation de différents forums de réconciliation. Ces actions ont commencé à donner des fruits, parce que les gens commencent à se parler. Parmi ces actions, on peut citer le projet «yaffa » de ENDA Mali qui a organisé des rencontres de réconciliation et de dialogues.
L’Etat malien aussi, à travers le ministère de la Réconciliation et du Développement des Régions du Nord a organisé un forum local qui a regroupé tous les acteurs du cercle de Diré. Je reviens actuellement de Tombouctou, où tous les acteurs de la région, avec l’Etat malien, et les partenaires au développement étaient réunis pour un forum régional pour un mieux vivre ensemble après la crise.
26 Mars : Quelques points forts de cette rencontre ?
Kalil Ibrahim Touré : De cette rencontre, il est ressorti un certain nombre de programmes de développement des régions du nord, des déclarations et des souhaits. Et, de prime à bord, tous les participants ont unanimement exprimé leur volonté de faire la paix, qu’il faut pardonner, mais il a été décidé aussi qu’il ait la justice, donc pas d’impunité.